Médias et politiques : ce que révèlent les écoutes Bolloré

Dimanche 6 février 2022

Médias Enquête

Médias et politiques : ce que révèlent les écoutes Bolloré

Des écoutes judiciaires montrent que Vincent Bolloré a été renseigné à l’avance par le communicant Ramzi Khiroun sur le contenu d’une enquête de France 2 en 2016. Au même moment, le milliardaire était secrètement conseillé par Nicolas Sarkozy pour sa communication de crise.

Yann Philippin et Valentine Oberti

6 février 2022 à 18h29

Pour le tout-puissant Vincent Bolloré, ce fut un double coup de massue sur la tête. Le soir du 7 avril 2016, l’émission « Complément d’enquête » de France 2 diffusait l’implacable portrait « Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien ? ». Avec cette perle de l’ancien grand flic Ange Mancini devenu conseiller de Bolloré, racontant que le boss décrit son groupe comme un camp de gitans : « Comme dans tous les camps de gitans, il y a le roi des gitans, et tout le monde le connaît. »

Le lendemain matin, à 6 heures, la tour Bolloré et le domicile parisien du « roi des gitans », dans la très chic enclave de la villa Montmorency, étaient perquisitionnés par les policiers de l’office anticorruption (OCLCIFF). C’est le vrai début de l’enquête judiciaire sur la corruption présumée par Bolloré de deux chefs d’État africains pour développer son empire portuaire (lire ici), l’un des piliers du groupe Bolloré avec la communication, l’édition et aussi les médias (Canal+, CNews, C8, Europe 1…), où il déroule le tapis rouge à l’extrême droite.

Après le reportage et la perquisition, le milliardaire breton a pu compter sur le soutien de son ami Nicolas Sarkozy : « Moi, j’ai été troublé parce que tu sais, quand ça t’arrive pour la première fois, c’est pas agréable, quoi. » « Ça, je te confirme », répond l’ancien président de la République, lui-même visé (et aujourd’hui condamné) dans de multiples affaires. Lire la suite.

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