Les très encombrantes propriétés de la famille Assad à Paris

Mercredi 11 septembre 2013

Les très encombrantes propriétés de la famille Assad à Paris

LE MONDE | 11.09.2013 à 09h48 • Mis à jour le 11.09.2013 à 15h43 | Par Anne Michel

L’émoi est grand à la Mairie de Paris. Selon des informations officieuses parvenues à certains élus, Rifaat Al-Assad, l’oncle du dirigeant syrien Bachar Al-Assad, en exil entre la Grande-Bretagne, la France et l’Espagne depuis le milieu des années 1980, aurait l’intention de se défaire d’une grande part de son vaste patrimoine immobilier parisien au cours des prochains mois.

On savait, grâce à un confrère de Libération, qu’un luxueux hôtel particulier lui appartenant, par l’intermédiaire d’une société offshore basée à Marbella en Espagne – situé au 38, avenue Foch, dans le 16e arrondissement, et occupé par l’une de ses quatre femmes – est en vente depuis 2009, pour, selon nos sources, un montant de 90 millions d’euros. Une vente qui a bien failli se faire en juin, avant de capoter en raison du prix jugé trop faible offert par des acheteurs russes (autour de 70 millions).

On apprend aujourd’hui que, selon ces élus, une quarantaine d’appartements de standing figurant également au patrimoine du même Rifaat Al-Assad, et situés dans deux immeubles distincts de Paris – l’un dans le 16e arrondissement (avenue du Président-Kennedy), l’autre dans le 15e arrondissement (quai André-Citroën) –, pourraient être cédés à leur tour, dans la plus grande discrétion. Et ce, alors que, renseignements pris, aucun mandat de vente n’a pourtant été délivré à ce jour et que l’entourage de Rifaat Al-Assad, joint par Le Monde, mardi 10 septembre, réfute tout projet en ce sens. Ces blocs d’appartements sont estimés à plus de quarante millions d’euros.

[…] nterrogé sur l’ampleur du patrimoine immobilier en France de l’ex-vice-président syrien, cette source évoque le chiffre de 160 millions d’euros. Outre les avoirs déjà cités, l’homme possède un hôtel particulier avenue de Lamballe dans le 16e arrondissement de Paris et un château avec haras à Taverny-Bessancourt (Val-d’Oise).

Des biens souvent détenus au nom de ses épouses et enfants, par un entrelacs de sociétés écrans, pour certaines immatriculées dans des paradis fiscaux, et qui s’ajoutent à d’autres propriétés à Londres, aux Etats-Unis ou en Espagne. Pour l’entourage de l’oncle de Bachar Al-Assad, l’origine de sa fortune n’aurait « rien à voir avec la Syrie », mais, pour partie, avec ses liens avec l’Arabie saoudite. L’une des femmes de Rifaat Al-Assad est la soeur d’une épouse du roi d’Arabie saoudite (qui lui a offert le château de Taverny).

Alertées par les élus parisiens, l’association de juristes et d’avocats Sherpa – créée par William Bourdon, le fameux avocat spécialiste des biens mal acquis –, et l’antenne française de Transparency International envisagent de saisir le parquet de Paris, pour qu’une enquête soit diligentée. « Une telle démarche est à l’étude », confirme au Monde M. Bourdon. Lire la suite sur le site du journal Le Monde.

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