Le nom de Bradley Birkenfeld apparaît dans un vaste scandale financier au Kenya

Vendredi 6 mars 2015

Corruption vendredi 06 mars 2015

Le nom de Bradley Birkenfeld apparaît dans un vaste scandale financier au Kenya

Par Catherine Dubouloz

Dans le cadre d’une affaire de contrats publics douteux, des inculpations ont été prononcées à Nairobi. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre l’ancien banquier d’UBS soupçonné d’avoir signé un des documents

Cinq jours après son témoignage devant le juge Guillaume Daïeff à Paris dans le cadre de l’enquête contre UBS, le nom de l’ex-gérant américain de la banque, Bradley Birkenfeld, réapparaît dans un tout autre contexte. Son nom est cité dans un vaste scandale de contrats douteux ou surfacturés, conclus entre des sociétés plus ou moins fictives et l’Etat kényan. Cette affaire dite « Anglo Leasing » s’accompagne de soupçons de corruption touchant d’anciens hauts fonctionnaires kényans. L’ex-banquier paraît y jouer un rôle secondaire, comme signataire de l’un des contrats. Un mandat d’arrêt international vient pourtant d’être délivré contre lui par les autorités kényanes de poursuite pénale, a appris Le Temps.

Le scandale a éclaté en 2004 au Kenya ; la commission anti-corruption en a été saisie. Le dossier porte sur de possibles fraudes et commissions liées à des contrats de fournitures publiques, sans mise au concours, dans les domaines de la sécurité, de la police, des télécommunications. Quelque 18 contrats douteux auraient été conclus entre l’Etat kényan et des hommes d’affaires d’origine indienne, également poursuivis ; au final, les biens et prestations commandées auraient été surfacturés, mal exécutées, voire pas fournies du tout. En parallèle, des structures financières ont été créées pour prêter des fonds à l’Etat kényan afin qu’il puisse acquérir les nouvelles installations.

Le lien entre « Anglo Leasing » et la Suisse ? Certaines des sociétés de financement auraient leur siège à Genève ; d’autre part, une partie de fonds a été placée sur des comptes en Suisse. Si des dizaines de millions de francs ont transité par la Confédération, seuls quelques millions ont été bloqués dans plusieurs établissements bancaires. Le MPC a ouvert une enquête pénale pour blanchiment en 2009, l’instruction continue. Mais aucune poursuite n’est engagée en Suisse contre Bradley Birkenfeld, dont le nom apparaît, selon plusieurs sources, comme l’un des intermédiaires étrangers travaillant pour les hommes d’affaires d’origine indienne ; il aurait ainsi signé – à titre de dirigeant d’une société – l’un des contrats portant sur l’informatisation de la police et l’installation de caméras de surveillance à Nairobi. Aucune commission rogatoire n’a été envoyée aux Etats-Unis dans ce contexte, selon le MPC. UBS n’est pas non plus sous enquête et n’a pas souhaité commenter. A l’époque, les noms d’autres établissements sont apparus, comme HSBC et la banque Schroder. Lire la suite sur le site du Temps.

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