La suspicion est passée de Suisse en France

Samedi 16 janvier 2016

La suspicion est passée de Suisse en France

jeudi, 07.01.2016

Affaire Wildenstein. La destination fiscale suisse a pratiquement été « blanchie » par la justice française.

Ian Hamel

Le procès Wildenstein, ouvert le 4 janvier, devait durer jusqu’au 28 janvier devant le tribunal correctionnel de Paris. Il s’est interrompu le 6 au matin. La raison ? Une procédure pénale cumulée avec un contentieux fiscal poserait des problèmes de droit au président du tribunal.

Ce dossier embarrasse terriblement la France. Tant qu’il était possible de renvoyer la faute sur la Suisse et ses ports francs, pas question de se gêner. Mais il apparaît aujourd’hui clairement que ce sont bien les autorités françaises, du temps de Nicolas Sarkozy en particulier, qui ont favorisé cette fraude fiscale à grande échelle.

C’est ce que démontre aussi l’ouvrage Les milliards cachés des Wildenstein, paru hier aux Editions de l’Archipel, signé par l’avocate Claude Dumont Beghi.

Pour comprendre l’étendue du scandale, deux arrêts de 2005 et 2008 d’une cour d’appel très favorable aux Wildenstein : « L’évasion fiscale dans des sociétés étrangères et des trusts [est] conforme à la tradition familiale de transmission de biens aux héritiers directs ». En clair, il n’y a pas eu fraude, cette évasion fiscale n’est pas imputable à Guy et Alec Wildenstein (Alec est décédé depuis), les deux fils du célèbre marchand d’art Daniel Wildenstein, disparu à Paris en 2001.

Ils n’ont pourtant déclaré que 42 millions d’euros, alors que l’héritage s’élève à plusieurs milliards, dissimulés dans des trusts domiciliés dans la Caraïbe et les îles anglo-normandes.

[…] Cette cour d’appel si complaisante ne siège pas en Suisse, pays présenté parfois à l’étranger comme un refuge pour les fraudeurs du fisc, mais bien en France. Lire la suite.

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