Israël s’attaque à l’évasion fiscale

Samedi 15 novembre 2014

Fraudes samedi 15 novembre 2014

Israël s’attaque à l’évasion fiscale

Par Serge Dumont Tel-Aviv et Mathilde Farine

L’Etat hébreu vise en particulier la Suisse. Le procès d’un conseiller d’UBS s’est ouvert la semaine dernière

A l’instar de ses consœurs européennes, l’administration fiscale israélienne accroît la traque des fraudeurs fiscaux. Et elle le fait savoir. Dernière étape de cette offensive, le procès d’un conseiller d’UBS s’est ouvert la semaine dernière. C’est le résultat d’une opération lancée le 26 juin avec l’interpellation de cet employé de la première banque helvétique, à peine débarqué de Suisse pour rencontrer des clients israéliens.

Dans la foulée, un membre de la représentation israélienne d’UBS, dont les bureaux ont été perquisitionnés, a également été arrêté. Ainsi que douze de ses clients, parmi lesquels un ténor du barreau, des industriels connus et les propriétaires d’une chaîne de cliniques spécialisées dans le traitement des dysfonctionnements sexuels masculins.

Cette offensive fait suite à l’inculpation ces derniers mois de plusieurs vedettes locales qui avaient « oublié » de déclarer une partie de leurs revenus. En outre, une nouvelle amnistie fiscale a été lancée en septembre dernier. Et un numéro vert destiné à recueillir les dénonciations anonymes a enregistré 22 500 appels ces six derniers mois. Six cents d’entre eux ont débouché sur le déclenchement d’une procédure judiciaire.

L’opération diligentée par le parquet financier est restée secrète jusqu’à ce que le tribunal de Haïfa autorise la publication d’une partie du dossier le 5 octobre. Pour ce que l’on en sait, les suspects auraient « omis » de déclarer de 40 à 50 millions d’euros au fisc de l’Etat hébreu. Mais les enquêteurs, qui ont travaillé de manière clandestine pendant plusieurs mois (écoutes téléphoniques, interceptions électroniques, filatures), ont pu décortiquer les méthodes de travail d’UBS. En effet, rapportent les enquêteurs, pour autant que les montants déposés en Suisse soient conséquents, un conseiller de la banque parlant l’hébreu se rendait régulièrement à Tel-Aviv pour y rencontrer les clients et prendre leurs ordres. Tout se déroulait de vive voix en évitant l’envoi de lettres, de fax et d’e-mails. Contactée, UBS a souligné ne pas faire l’objet d’une enquête et n’a pas voulu davantage commenter les propos des enquêteurs.

L’administration fiscale veut en tout cas faire de cette affaire un cas d’école car les enquêteurs sont tombés sur une mine d’informations sensibles en fouillant dans l’ordinateur du « conseiller » et de l’employé d’UBS. Lire la suite sur le site du journal Le Temps.

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