Grande-Bretagne : les Trois Mousquetaires de…

Samedi 7 février 2015

Grande-Bretagne : les Trois Mousquetaires de l’évasion fiscale

Le Point - Publié le 06/02/2015 à 15:35 - Modifié le 06/02/2015 à 16:00

En accusant la firme PwC de faciliter l’évasion fiscale « à échelle industrielle », le Parlement britannique a dans le collimateur les « Big Four » du secteur.

De notre correspondant à Londres, Marc Roche

Branle-bas de combat contre les cabinets d’audit ! Dans un rapport publié le 6 février, le Parlement britannique révèle que la firme PwC a aidé 300 multinationales à détourner leurs profits au Luxembourg, via un montage de prêts entre filiales. Le cabinet d’audit britannique était dans le collimateur des parlementaires de Westminster depuis janvier 2013 : après avoir encaissé de juteux honoraires en travaillant auprès du fisc à la réforme du Code des impôts, le groupe avait revendu les informations ainsi glanées à ses clients.

Les « Big Four »

Au-delà de PwC, c’est l’ensemble de la profession d’auditeur qui est accusée de conseiller la clientèle sur les meilleurs moyens de payer le moins d’impôts en toute légalité grâce à une connaissance précise des failles des lois fiscales des pays d’opération. Et à des filiales dans les territoires offshore spécialisés dans les montages fiscaux : en moyenne, un bureau comptable en possède une vingtaine.

PwC , Deloitte, Ernst & Young et KPMG : comme dans Les Trois Mousquetaires, ils sont quatre à encourager l’évasion fiscale, pudiquement baptisée « optimisation fiscale ». « Leur leitmotiv ? »C’est légal, donc je fais. La moralité n’est pas mon problème", explique un banquier critique de l’action des Big Four. Le poids du quatuor est énorme. Deloitte, PwC, Ernst & Young et KPMG sont responsables à eux seuls des comptes de la totalité des firmes qui constituent l’indice FTSE 100 des cent plus grosses capitalisations de la Bourse de Londres. Il en est de même aux États-Unis. Par facilité, les sociétés industrielles comme financières n’aiment pas changer d’auditeur. Vu le ticket d’entrée exorbitant, les petits et moyens cabinets n’ont jamais pu se faire une place au soleil. Lire la suite.

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