Génocide au Rwanda : comment le rapport Duclert a changé la perception du rôle de la France

Jeudi 7 avril 2022

Le Monde Afrique Histoire

Génocide au Rwanda : comment le rapport Duclert a changé la perception du rôle de la France

Il y a un an, une commission d’historiens remettait à Emmanuel Macron un rapport de 1 200 pages qui concluait à « un ensemble de responsabilités lourdes et accablantes » de Paris.

Par Pierre Lepidi Publié aujourd’hui à 21h00, mis à jour à 21h00

Le 7 avril est désormais en France la date officielle de la commémoration du génocide des Tutsi. Vingt-huit ans après la tragédie, des rassemblements sont prévus au parc de Choisy, dans le 13e arrondissement de Paris, où se trouve un « jardin de la mémoire » en hommage aux victimes du dernier génocide du XXe siècle, mais aussi à Lyon et Bordeaux.

[…] Il y a un an, le 26 mars 2021, une commission d’une douzaine d’historiens réunie autour de Vincent Duclert remettait à Emmanuel Macron un rapport de 1 200 pages sur le rôle de la France au Rwanda de 1990 à 1994, nourri par un accès sans précédent aux archives de l’Etat.

S’appuyant sur près de 8 000 documents (notes manuscrites, télégrammes diplomatiques, analyses de conseillers, synthèses des conseils de défense…), le rapport conclut à « un ensemble de responsabilités lourdes et accablantes » de Paris dans le génocide des Tutsi, qui fit entre 800 000 et 1 million de morts au printemps 1994.

Au fil des pages, le rapport Duclert révèle une faillite politique, militaire et diplomatique au sommet de l’Etat français. Si la synthèse est accablante pour François Mitterrand et son état-major particulier, la complicité de génocide n’est toutefois pas retenue par les historiens, qui ne prétendent pas à l’expertise juridique sur cette notion. « La crise rwandaise s’achève en désastre pour le Rwanda, en défaite pour la France, concluent les auteurs. Lire la suite.

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