Feu vert à une procédure pénale visant Crypto AG

Mercredi 24 juin 2020

Renseignement

Feu vert à une procédure pénale visant Crypto AG

Le Conseil fédéral a autorisé ce vendredi le MPC à lancer une procédure pénale à l’encontre de Crypto AG, société zougoise ayant espionné pour le compte de la CIA et du BND allemand. La procédure ne portera cependant pas sur ses activités d’espionnage

ATS Publié mercredi 24 juin 2020 à 10:42 Modifié mercredi 24 juin 2020 à 10:45

Le Ministère public de la Confédération (MPC) peut lancer une procédure pénale visant Crypto AG. Cette société zougoise a espionné pendant des années plus d’une centaine de pays pour le compte des services secrets américains et allemands.

Le Conseil fédéral a autorisé vendredi le MPC à mener une procédure pénale, indique mercredi matin une émission sur les ondes de SRF. La procédure ne concerne cependant pas les activités d’espionnage, mais plutôt d’éventuelles informations fausses ou incomplètes fournies par Crypto lors des demandes d’exportation. Le MPC a confirmé ces informations à l’agence d’information Keystone-ATS.

Début mars, le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) a déposé plainte pour des manipulations dans la vente de dispositifs de cryptage. La plainte pénale a été déposée contre inconnu.

Des écoutes jusqu’en 2018

L’affaire Crypo a débuté en février dernier. La CIA et les services du renseignement allemand (BND) auraient, durant des dizaines d’années, intercepté des milliers de documents via les appareils de chiffrement de l’entreprise Crypto. Grâce à des appareils truqués, la CIA et le BND ont écouté les conversations de plus de 100 Etats étrangers, en particulier dans le monde musulman et en Amérique latine.

Les deux services de renseignement ont acheté l’entreprise zougoise à parts égales en 1970, en passant par une fondation du Liechtenstein. Le BND a quitté l’opération en 1993. Mais les Etats-Unis ont prolongé les écoutes jusqu’en 2018 au moins, selon des recherches conjointes de l’émission de la SRF Rundschau, de ZDF et du Washington Post.

La Délégation des commissions de gestion des Chambres fédérales dirige une enquête lancée par le Conseil fédéral et confiée à l’ancien juge fédéral Niklaus Oberholzer.

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