Eric Vernier : « La liste des paradis fiscaux établie par l’OCDE est une vaste mascarade »

Samedi 6 avril 2013 — Dernier ajout mercredi 1er novembre 2017

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Eric Vernier (Chercheur associé à l’Iris, docteur en finance, auteur de « Techniques de blanchiment et moyens de lutte »

Eric Vernier : « La liste des paradis fiscaux établie par l’OCDE est une vaste mascarade »

Par Aurelie Abadie | 05/04 | 07:00

L’affaire « OffshoreLeaks » jette à nouveau la lumière sur les paradis fiscaux. Quel est l’intérêt d’y détenir des sociétés offshore ?

Ce sont des montages complexes qui présentent des intérêts financiers pour les fraudeurs fiscaux mais aussi pour les grands trafiquants internationaux. Sur un plan strictement licite, il s’agit évidemment d’optimisation fiscale. Les îles Caïmans, Jersey ou encore Singapour sont des paradis fiscaux, avec des niveaux d’imposition inexistants ou insignifiants. Par des montages d’entreprises, les grandes multinationales peuvent ainsi réduire l’impact de la fiscalité sur le groupe. Mais cela ne s’arrête pas là : ces places financières sont aussi des paradis bancaires et judiciaires. L’autre intérêt, celui-ci moins licite, réside ainsi dans le secret bancaire extrêmement puissant qui y règne. Aux Caïmans, par exemple, il est quasi impossible d’obtenir une commission rogatoire internationale et, si jamais on l’obtient, c’est un parcours du combattant pour ramener la moindre information sur l’origine des fonds qui y transitent.

Le G20 de Londres en 2009 avait pourtant mis l’accent sur la lutte contre les paradis fiscaux. Cela n’a rien changé ?

La communauté internationale a mis la pression sur certains pays comme la Suisse, qui a notamment conclu des accords bilatéraux d’échange d’informations avec la France et l’Allemagne. En 2010, on a vu certaines grosses fortunes se déplacer, par crainte, dans des pays moins coopératifs, comme les places asiatiques. Mais, globalement, les bonnes résolutions affichées au G20 n’ont rien changé. Les listes de l’OCDE sont une vaste mascarade. Lire la suite sur le site du journal Les Echos.

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