En Afrique, la traçabilité des « minerais de sang » reste un défi pour la filière

Jeudi 4 mai 2017

En Afrique, la traçabilité des « minerais de sang » reste un défi pour la filière

L’OCDE, dont le 11e forum se tient à Paris, travaille à renforcer le contrôle des chaînes d’approvisionnement dans les zones de conflit, notamment au Congo-Kinshasa.

Par Pierre Lepidi

LE MONDE Le 04.05.2017 à 12h45

Depuis 1996, les conflits en République démocratique du Congo (RDC) ont fait plus de 5 millions de victimes. Dans la région des Grands-Lacs, les exactions sur les populations sont perpétrées pour quelques grammes de minéraux précieux, de tantale ou de tungstène, indispensables à la fabrication de matériel électronique. La zone est instable, violente. En mars, ce sont deux enquêteurs de l’ONU, l’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaïda Catalan, et leurs quatre accompagnateurs qui ont été assassinés dans la province minière du Kasaï-Central, alors qu’ils enquêtaient sur le conflit qui oppose depuis août 2016 des milices du chef coutumier Kamwina Nsapu au pouvoir central.

Le 11e forum sur les chaînes d’approvisionnement en minerais responsables, qui se déroule à Paris jusqu’à jeudi 4 mai à l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), s’est ouvert mardi par une minute de silence en hommage aux enquêteurs, membres d’une commission d’experts des Nations unies. « C’est une tragédie, a rappelé Zobel Belhalal, également membre du groupe d’experts onusien. Zaïda et Michael avaient décliné leur identité lors de leur arrestation, ce qui prouve que c’est notre institution qui a été attaquée. Nous recevons quotidiennement des obstacles à la mise en place des enquêtes dans cette région. Nos collègues y ont laissé leur vie. L’enquête est en cours, il faut que justice soit rendue. » Lire la suite.

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