Des traders suisses coopèrent avec les Etats-Unis pour tracer le financement de l’Etat islamique

Samedi 30 mai 2015 — Dernier ajout dimanche 31 mai 2015

Matières premières samedi 30 mai 2015

Des traders suisses coopèrent avec les Etats-Unis pour tracer le financement de l’Etat islamique

Par Valère Gogniat

A Berne, Trafigura et Vitol ont rencontré les autorités américaines en octobre dernier. Objectif : « partager des informations » sur les barils d’or noir clandestin quittant la Syrie et l’Irak

Ventes d’antiquités, kidnapping et extorsion rapportent certes de l’argent. Mais les combattants de l’Etat islamique (EI) financent aussi leurs activités grâce au pétrole de contrebande. Ce qui est moins clair, c’est la façon dont cet or noir arrive à sortir d’Irak et de Syrie, et quelles sont les quantités en jeu. Des officiels américains sont venus en Suisse, en fin d’année dernière, pour discuter de ce problème avec des majors du négoce pétrolier.

[…] Le sujet est néanmoins très sensible. La venue des autorités américaines en Suisse montre que l’activité des négociants en matières premières sur le territoire helvétique peut toucher des intérêts stratégiques jugés vitaux par les Etats-Unis. Et que Berne est appelé à faire preuve de vigilance dans ce domaine.

L’ambassade américaine à Berne souligne qu’« au sujet de la sérieuse question du financement du terrorisme, des contacts réguliers ont lieu autour de la planète entre des représentants du Département d’Etat et du Trésor américains, des représentants des gouvernements et des dirigeants d’entreprise ». L’ambassade souligne que la démarche s’est faite avec le plein assentiment des autorités suisses : « Les sociétés étaient invitées par le Seco, la rencontre a eu lieu au Seco et était présidée par le Seco. » Objectif : « Simplement et exclusivement partager des informations sur ce problème global et mieux comprendre cette question profondément complexe. »

Selon nos informations, les discussions sur ce dossier se poursuivraient entre les Etats-Unis et les sociétés de négoces depuis lors.

[…] L’intérêt des Américains pour les activités des sociétés de négoce suisses au Moyen-Orient n’est pas nouveau. Entre 2006 et 2007, Vitol et Trafigura avaient plaidé coupable dans le cadre du scandale du programme irakien « Pétrole contre nourriture ». Les amendes s’étaient respectivement montées à 17,5 millions et à 20 millions de dollars. Lire la suite sur le site du journal Le Temps.

Revenir en haut