Des Ferrari et Lamborghini d’Obiang aux enchères

Dimanche 29 septembre 2019

Des Ferrari et Lamborghini d’Obiang aux enchères

Vaud Des voitures de luxe saisies pour blanchiment d’argent au fils du président de Guinée équatoriale sont vendues aux enchères en Suisse.

Vingt-cinq bolides du fils du président de Guinée équatoriale sont aux enchères dimanche à Chéserex (VD). La vente de ces véhicules saisis par la justice genevoise dans une enquête pour blanchiment d’argent contre Teodorin Obiang devrait rapporter gros.

L’estimation globale est d’au moins 18,5 millions de francs. « C’est une vente exceptionnelle. C’est une collection privée de supercars, avec des kilométrages extrêmement limités, parfois de livraison », a déclaré à l’AFP Philip Kantor, directeur du département Automobiles Europe de la maison britannique Bonhams, qui organise les enchères.

Sept Ferrari, trois Lamborghini, cinq Bentley, une Maserati et une McLaren sont parmi les véhicules proposés à la vente, qui se déroule au club de golf de Bonmont, non loin de Nyon. Les lots les plus chers sont deux hypercars dévoilés au salon de l’automobile de Genève en 2013.

Il s’agit d’une Lamborghini Veneno Roadster blanc cassé, évaluée entre 4,8 et 5,7 millions d’euros, et d’une Ferrari jaune (hybride), estimée entre 2,4 et 2,6 millions d’euros.

Qu’ils soient rouges, blancs ou jaunes, tous ces bolides ont en commun d’avoir appartenu à Teodorin Obiang, vice-président de la Guinée équatoriale. Or dans ce petit pays pétrolier, où sévit l’une des plus graves corruptions au monde selon Transparency International, une grande partie de la population vit encore dans la pauvreté.

Procédure classée

Ces voitures ont en commun d’avoir été confisquées par la justice genevoise après l’ouverture en 2016 d’une procédure pénale à l’encontre de Teodorin Obiang, et de deux autres personnes, pour « blanchiment d’argent et gestion déloyale des intérêts publics ». La procédure a finalement été classé en février.

La justice genevoise et les autorités équato-guinéennes se sont en effet mis d’accord pour que les voitures soient vendues et que le produit de la vente soit affecté à un programme à caractère social en Guinée équatoriale. Le pays a aussi accepté de verser à Genève 1,3 million de francs pour couvrir notamment les frais de procédure.

Succession quasi réglée

Cet Etat d’Afrique centrale est dirigé depuis 40 ans par le président Teodoro Obiang Nguema, 77 ans. Selon les observateurs de la vie politique équato-guinéenne, Teodorin Obiang, connu pour ses extravagances et son train de vie somptueux, est voué à succéder à son père.

Il a été condamné en 2017 à Paris à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende pour s’être frauduleusement bâti en France un patrimoine considérable (hôtel particulier parisien, voitures de course et de luxe, costumes de marque par dizaines, jets privés…) dans l’affaire dite des « biens mal acquis », jugement dont il a fait appel.

(afp/nxp)

Créé : 29.09.2019, 08h13

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