Comment la mafia tire profit de la crise sanitaire

Mardi 7 avril 2020

Italie

Comment la mafia tire profit de la crise sanitaire

Les organisations criminelles italiennes profitent du coronavirus pour s’approprier des activités commerciales au bord de la faillite et pour tirer avantage du malaise social provoqué par la quarantaine parmi les plus pauvres

Antonino Galofaro, Rome Publié mardi 7 avril 2020 à 14:04 Modifié mardi 7 avril 2020 à 15:24

Dans un village calabrais dans la pointe de la botte, un homme chargé de sacs de nourriture est contrôlé par les forces de l’ordre. Au milieu du mois de mars, l’Italie est confinée. Tout déplacement doit être justifié. « J’apporte les courses chez un ami », explique l’individu à des policiers peu convaincus. La maison de ce proche est censée être inhabitée. Et la région devrait abriter un boss en cavale. Plus tard, la lumière d’une cigarette aspirée près de la fenêtre conforte la police, qui intervient. Cesare Antonio Cordi est arrêté. Le criminel de 42 ans, à la tête d’un clan de la ’Ndrangheta, était recherché depuis sept mois.

Un scénario connu

Le coronavirus aura eu raison de lui. Mais la crise épidémique frappant la Péninsule depuis bientôt six semaines concède en réalité aux organisations criminelles des occasions inédites. Cette ’Ndrangheta calabraise comme la Cosa Nostra sicilienne ou encore la Camorra napolitaine utilisent leurs milliards d’euros gagnés illégalement pour se transformer en banques usurières, relever des activités en difficulté afin d’y recycler leur argent sale, et profitent de la fragilité économique des travailleurs au noir inoccupés afin d’alimenter leur bassin de main-d’œuvre. Enfin, elles s’approprient même des aides publiques destinées à répondre à la crise économique. Lire la suite.

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