Etats-Unis : enquête sur de possibles livraisons d’armes en Irak par Blackwater

Dimanche 23 septembre 2007

22/09/2007 23:59

WASHINGTON (AFP) - Etats-Unis : enquête sur de possibles livraisons d’armes en Irak par Blackwater

Le gouvernement américain a ouvert une enquête pour déterminer si des employés de la société de sécurité Blackwater, impliquée dans la mort de dix personnes dans une fusillade en Irak, avaient livré illégalement des armes dans ce pays, ont rapporté samedi des médias.

Ces armes pourraient avoir été vendues sur le marché noir en Irak pour se retrouver dans les mains d’organisations qualifiées de terroristes par les Etats-Unis, selon le Washington Post qui cite des responsables ayant requis l’anonymat.

L’enquête, dirigée par le bureau du procureur de Raleigh, en Caroline du Nord (sud-est) où se trouve le siège de Blackwater, dispose de suffisamment d’éléments pour procéder à des inculpations, ajoutent ces mêmes sources.

Le journal News and Observer, publié en Caroline du Nord, a indiqué que deux anciens employés de Blackwater avaient plaidé coupable et coopéraient avec les autorités fédérales dans leur enquête.

Les enquêteurs américains cherchent à savoir si Blackwater, qui assure la sécurité des personnels de l’ambassade américaine en Irak, introduisaient des armes et des équipements militaires en Irak, sans autorisation, selon le journal.

Ils veulent également déterminer si Blackwater disposait des autorisations nécessaires pour des dizaines d’armes automatiques utilisées dans ses camps d’entraînement à Moyock (Caroline du Nord).

La société incriminée a jugé ces accusations « sans fondement ».

Dans un communiqué diffusé samedi, Blackwater a appelé l’agence fédérale chargée des armes à feu et des explosifs à « mener une enquête approfondie ».

Elle a précisé avoir immédiatement licencié les deux employés poursuivis par la justice américaine, quand les enquêteurs ont découvert qu’ils « volaient l’entreprise ».

« Les allégations selon lesquelles Blackwater était de quelque manière que ce soit associée ou complice d’activités sur des armes illégales sont sans fondement », poursuit le communiqué, ajoutant : « la société n’a pas connaissance qu’un de ses employés exporte des armes de manière inappropriée ».

Cette enquête était mentionnée dans une lettre envoyée mardi à l’inspecteur général du département d’Etat Howard Krongard par le représentant démocrate Henry Waxman, qui traque depuis des années les infractions des sociétés privées en Irak, ajoute le journal.

M. Waxman accuse M. Krongard d’avoir bloqué les investigations pour savoir « si une grande société de sécurité privée travaillant pour le département d’Etat introduisait frauduleusement des armes en Irak ».

Depuis janvier, Washington enquête sur la possibilité que des armes américaines aient été détournées et soient tombées entre les mains des insurgés irakiens ou des séparatistes kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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