Birmanie : bras de fer judiciaire entre le géant japonais de la bière Kirin et la junte

Mercredi 24 novembre 2021

Birmanie : bras de fer judiciaire entre le géant japonais de la bière Kirin et la junte

24 nov. 2021

Kirin va contester la demande de la junte birmane de dissoudre la brasserie qu’elle cogère avec le géant japonais de la bière, par crainte que la procédure de liquidation ne soit pas équitable, a déclaré le groupe dans un communiqué.

Kirin va contester la demande de la junte birmane de dissoudre la brasserie qu’elle cogère avec le géant japonais de la bière, par crainte que la procédure de liquidation ne soit pas équitable, a déclaré le groupe dans un communiqué.

L’économie birmane s’est effondrée depuis que les militaires ont pris le pouvoir le 1er février, provoquant des manifestations massives, des affrontements meurtriers et des sanctions internationales.

Les avocats du conglomérat Myanma Economic Holdings Limited (MEHL), détenu par l’armée, « ont demandé la dissolution de Myanmar Brewery Limited le 19 novembre », a déclaré un porte-parole de Kirin dans un communiqué à l’AFP.

Kirin détient une participation majoritaire dans Myanmar Brewery Limited en partenariat avec MEHL, un mastodonte secret contrôlé par l’armée qui a des ramifications dans des industries aussi diverses que la bière, le tabac, le transport, le textile, le tourisme et la banque.

Myanmar Brewery, dont les boissons comprennent sa marque phare Myanmar Beer, se targuait d’une part de marché de près de 80 % en Birmanie, selon les chiffres publiés par Kirin en 2018.

Autrefois très populaire, la bière Mynamar fait l’objet d’un boycott de la population depuis le coup d’Etat.

Quelques jours après le putsch, Kirin avait déclaré qu’elle couperait ses liens commerciaux avec les militaires, accusant la junte d’agir « en contradiction » avec ses principes en matière de droits humains.

Depuis, Kirin a « fait tous les efforts possibles pour négocier la fin de la coentreprise », a déclaré le porte-parole, mais MEHL s’est montré « peu coopératif dans les négociations, rejetant effectivement nos propositions ».

Le communiqué de Kirin ne donne pas de détails sur les raisons pour lesquelles la requête a été déposée, mais a indiqué qu’elle la contesterait en raison de « doutes sur l’équité et le caractère approprié » du processus de liquidation.

La politique de Kirin de mettre fin à la coentreprise « dès que possible, de manière transparente, équitable et appropriée » reste inchangée, ajoute le document.

L’activité de Kirin en Birmanie a généré 32,6 milliards de yens (309 millions de dollars) de revenus au cours de l’exercice 2019-2020, mais son partenariat avec les militaires birmans a placé le japonais dans une position délicate.

Les capitaux étrangers ont afflué dans ce pays de 50 millions d’habitants après que l’armée a ouvert la voie aux réformes démocratiques et à la libéralisation de l’économie en 2011.

Les investissements sont allés dans des projets de télécommunications, d’infrastructures, de fabrication et de construction.

Le coup d’État a mis fin à l’intermède démocratique et la Banque mondiale a prévu une contraction de l’économie de 18% au cours de l’année fiscale 2021.

bur-rma/pdw/del/abx

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