Naufrage du Sokalique : action symbolique de bateaux de pêche à Brest

Mercredi 29 août 2007

29/08/2007 16:10

BREST (AFP) - Naufrage du Sokalique : action symbolique de bateaux de pêche à Brest

Quelque 25 bateaux de pêche se sont rassemblés mercredi matin au large du port de Brest pour réclamer le jugement en France de l’équipage du cargo kiribatien Ocean Jasper, à l’origine du naufrage d’un caseyeur de Roscoff qui a fait un mort, a constaté un journaliste de l’AFP.

Venus des principaux ports de la pointe de la Bretagne, notamment du Guilvinec et de Morlaix (Finistère), les bateaux, caseyeurs et chalutiers, ont mis fin à la mi-journée à cette action symbolique en raison d’une dégradation attendue des conditions météorologiques.

Les marins-pêcheurs bretons ont voulu montrer leur « détermination » à obtenir que l’équipage de l’Ocean Jasper "soit jugé en France et non pas dans l’Etat de son pavillon, les îles Kiribati" comme le prévoit le droit international, a expliqué André Le Berre, président du comité des pêches de Bretagne.

Cette possibilité a été discutée mercredi matin par le président Nicolas Sarkozy au cours d’une conversation téléphonique avec le président des îles Kiribati Anote Tong, a indiqué l’Elysée. Les deux hommes ont convenu de trouver « le plus rapidement possible la solution la plus appropriée » pour le jugement de l’équipage de l’Ocean Jasper, a précisé le porte-parole de l’Elysée, David Martinon.

M. Sarkozy a redit à son homologue son souhait que le procès « se déroule en France ». « M. Tong a indiqué sa volonté de coopérer pleinement » et a annoncé l’envoi en France d’un « émissaire personnel », selon M. Martinon.

Citant le ministre des Transports de l’archipel du Pacifique, Le Figaro a indiqué mercredi que les Kiribati avaient ouvert leur « propre enquête maritime ». « C’est seulement au terme de ce processus, probablement d’ici à dix jours que nous dirons où le procès doit avoir lieu, avec le souci de coopérer avec la France, mais aussi de respecter les règles internationales et de protéger nos intérêts », a précisé le ministre, David Yeeting, interrogé par le quotidien.

Le secrétaire général du comité des pêches du nord-Finistère, Jean-Pierre Carval, a estimé mercredi que la France pouvait « faire valoir ses droits, notamment s’il est prouvé qu’il y a eu un délit de fuite qui a conduit au drame, d’autant que l’abordage a eu lieu dans la Zone économique exclusive (ZEE) ».

La France a jusqu’à présent obtenu l’accord des autorités de Kiribati pour conduire l’enquête judiciaire sur cette collision intervenue dans les eaux internationales, et pour immobiliser l’Ocean Jasper à Brest le temps de l’enquête.

Le procureur de la République de Morlaix Laurent Fichot a reporté à la semaine prochaine la conférence de presse qu’il devait tenir jeudi matin concernant les avancées de l’enquête judiciaire.

En se rassemblant à Brest, les marins-pêcheurs bretons entendaient également montrer la « solidarité des gens de mer » avec la famille de Bernard Jobard, le patron du Sokalique, mort noyé à la suite de l’abordage le 17 août entre le caseyeur et le vraquier.

Sa veuve, Yvette, doit être reçue jeudi à l’Elysée par M. Sarkozy, qui avait assisté aux obsèques du marin le 22 août, a-t-on appris auprès du comité des pêches.

Les six autres membres d’équipage du Sokalique ont pu être récupérés après la collision.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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