Malversations au Vatican : la « Dame du cardinal » arrêtée en Italie

Mardi 13 octobre 2020

Malversations au Vatican : la « Dame du cardinal » arrêtée en Italie

13 oct. 2020 Par Agence France-Presse

  • Mediapart.fr

Cecilia Marogna, une Italienne qui s’était vu confier un demi-million d’euros par le Saint-Siège sur un compte en Slovénie, a été arrêtée mardi à Milan par la police financière, ont rapporté plusieurs médias italiens.

Cecilia Marogna, une Italienne qui s’était vu confier un demi-million d’euros par le Saint-Siège sur un compte en Slovénie, a été arrêtée mardi à Milan par la police financière, ont rapporté plusieurs médias italiens.

Elle a été arrêtée au domicile d’un ami à Milan (nord) en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par Interpol à la demande des enquêteurs du Vatican, a précisé le site internet du quotidien Il Corriere della Sera.

Les révélations dans la presse italienne sur cette femme mystérieuse, surnommée la « Dame du cardinal » ou la « Dame aux 500.000 euros », avaient contribué à alourdir les soupçons sur le cardinal Angelo Becciu, congédié soudainement le 24 septembre par le pape François pour des soupçons de malversations.

Femmes, espionnage, jeux de pouvoir, argent de l’Eglise dilapidé… Une série de fuites de documents dans la presse italienne, après le congé donné à l’influent cardinal, avait révélé l’existence de Cecilia Marogna et de son rôle trouble.

Cette femme de 39 ans, à l’allure classique et au visage caché par de grosses lunettes, avait affirmé début octobre à la presse avoir été payée comme médiatrice pour faire libérer des prêtres et soeurs enlevés en Afrique ou en Asie, confirmant dans plusieurs entretiens la versement du demi-million d’euros au compte de sa société, « Logsic », créée fin 2018 dans la capitale slovène.

La jeune femme est originaire de Sardaigne tout comme le cardinal Becciu, 72 ans, qui avait pris la décision de la payer lorsqu’il était numéro deux de la Secrétairerie d’Etat, au sommet de la hiérarchie du Vatican. .

« Je n’ai pas volé un euro », s’était-elle justifié auprès du journal Domani. « J’ai une lettre du cardinal qui m’autorise à voyager et à avoir des relations diplomatiques pour aider l’Eglise dans des territoires difficiles », avait-elle expliqué, précisant connaître « des membres de la direction des services secrets italiens ».

« Je ne suis pas la maîtresse de Becciu », avait-elle précisé au Corriere della Sera, en se présentant comme « une analyste politique et une experte en renseignement » ayant construit « un réseau de relations en Afrique et au Moyen-Orient pour protéger les nonciatures et les missions » de l’Eglise.

Plusieurs médias avaient reçu une enveloppe anonyme avec les comptes de sa société, à l’instar de l’émission d’enquête télévisée italienne « Le Iene », qui s’était rendue à Ljubljana pour filmer une simple boîte aux lettres.

Dans son reportage, l’émission a montré que quelque 200.000 euros avaient été dépensés pour acheter des produits de luxe, par exemple 12.000 euros pour un fauteuil.

« Après tant de travail, je pense avoir le droit de m’acheter un fauteuil ! », s’était insurgée Cecilia Marogna, se présentant comme une victime des intrigues au Vatican.

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