Scandale Wirecard : une commission parlementaire allemand enquêtera dès le 8 octobre

Jeudi 1er octobre 2020

Scandale Wirecard : une commission parlementaire allemand enquêtera dès le 8 octobre

1 oct. 2020 Par Agence France-Presse

  • Mediapart.fr

Une commission parlementaire, installée sur demande de l’opposition, enquêtera à partir du 8 octobre sur le prestataire de paiements en ligne Wirecard, au cœur d’un scandale comptable de plusieurs milliards d’euros, a-t-on appris jeudi de source parlementaire.

Une commission parlementaire, installée sur demande de l’opposition, enquêtera à partir du 8 octobre sur le prestataire de paiements en ligne Wirecard, au cœur d’un scandale comptable de plusieurs milliards d’euros, a-t-on appris jeudi de source parlementaire.

« Le plus grand scandale financier de l’histoire d’après-guerre allemande doit être élucidé sans faille », a expliqué Fabio De Masi, vice-président du parti de gauche Die Linke.

Les parlementaires veulent se pencher sur « le comportement du gouvernement et de ses agences » dans cette affaire, qui a secoué la place financière allemande, selon le texte définissant la mission de la commission.

L’affaire Wirecard a éclaté en juin, quand cet ancien membre du prestigieux indice boursier Dax des plus grandes entreprises allemandes a avoué que 1,9 milliard d’euros inscrits dans ses comptes n’existaient pas — entraînant une chute de plus de 98% du cours de Bourse.

Son fondateur et ancien patron, l’Autrichien Markus Braun, et deux ex-directeurs sont en détention provisoire pour plusieurs chefs d’accusations, dont fraude. Car au-delà de l’argent volatilisé, la justice reproche aux dirigeants d’avoir « gonflé » dès 2015 le bilan en « inventant des recettes ».

L’affaire a pris une tournure politique, l’opposition estimant que le gouvernement aurait pu agir plus tôt pour déceler la fraude, exposée par des enquêtes du Financial Times à base de documents transmis par un lanceur d’alerte.

Les ministres de Finances, de l’Economie et de la Justice, ainsi que des membres du cabinet d’Angela Merkel et des représentants des organes allemands de régulation financière se sont déjà exprimés devant la commission des finances sur ce scandale, qui met le gouvernement sous pression.

Il s’agit désormais selon les députés de lever le voile sur ce que le gouvernement savait à quel moment. Car lors des sessions passées, celui-ci « n’a pas su expliquer de manière satisfaisante le comportement des agences fédérales ».

D’autant plus que Wirecard avait bénéficié du soutien de la chancelière Angela Merkel en septembre 2019 lors d’une visite à Pékin, alors que l’entreprise voulait s’implanter en Chine.

Selon son porte-parole, Angela Merkel n’avait à l’époque « aucune connaissance d’irrégularités » au sein de la société.

Le ministre des Finances Olaf Scholz a promis des réformes de la supervision bancaire et de la manière dont sont réalisés les audits financiers.

ys/oaa/bh

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