Affaire de Karachi : Edouard Balladur sera jugé devant la Cour de justice de la République après le rejet de ses pourvois en cassation

Vendredi 13 mars 2020

Société Affaire Karachi

Affaire de Karachi : Edouard Balladur sera jugé devant la Cour de justice de la République après le rejet de ses pourvois en cassation

La Cour de cassation a rejeté vendredi les pourvois formulés par l’ancien premier ministre, soupçonné de financement occulte lors de sa campagne présidentielle de 1995.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 14h23

Edouard Balladur sera bien jugé devant la Cour de justice de la République (CJR) pour les soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995 dans l’affaire dite de Karachi.

Edouard Balladur, 90 ans, s’était pourvu en cassation contre son renvoi pour « complicité d’abus de biens sociaux » et « recel » de ces délits dans le volet financier gouvernemental de cette affaire. Son ex-ministre de la défense, François Léotard, qui doit lui aussi être jugé pour « complicité d’abus de bien sociaux » n’avait pas formé de pourvoi.

La tentaculaire affaire de Karachi va ainsi donner lieu à un deuxième procès, après celui qui s’est déroulé en octobre sur le volet dit financier non gouvernemental. Dans ce procès, des peines de 18 mois à sept ans de prison ferme y ont été requises pour abus de biens sociaux, recel ou complicité ; le jugement sera rendu le 22 avril.

L’affaire de Karachi doit son nom à l’attentat du 8 mai 2002 qui avait fait quinze morts, dont onze employés français de la Direction des chantiers navals (ex-DCN) qui travaillaient à la construction d’un des sous-marins Agosta vendus au Pakistan. L’enquête antiterroriste a exploré depuis 2009 la thèse – non confirmée – des représailles à la décision de Jacques Chirac, tombeur d’Edouard Balladur à la présidentielle 1995, d’arrêter le versement de commissions dans ces contrats après son élection.

En creusant cette hypothèse, les magistrats ont acquis la conviction que les comptes de campagne de M. Balladur, pourtant validés par le Conseil constitutionnel, avaient été en partie financés via un système de rétrocommissions illégales, estimées à plusieurs millions d’euros, sur des ventes de sous-marins au Pakistan (Agosta) et de frégates à l’Arabie Saoudite (Sawari II), lorsqu’il était au gouvernement entre 1993 et 1995. Lire la suite.

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