« Cannes Palace » ou l’histoire d’une évasion fiscale complètement ratée

Mercredi 6 novembre 2019

« Cannes Palace » ou l’histoire d’une évasion fiscale complètement ratée

Une sombre bataille judiciaire pour savoir à qui appartient un luxueux hôtel cannois révèle les arcanes de montages fiscaux entre la France, le Luxembourg et Panama pour échapper au fisc. Plongée dans l’une des affaires françaises des Panama Papers.

Par Sophie Fay Publié le 06 novembre 2019 à 07h00

Vous avez aimé « Landromat », le film de Steven Soderbergh (sur Netflix), qui vous plonge dans l’affaire des Panama Papers, cette fuite de données géante qui a permis de mettre au jour un réseau mondial d’évasion fiscale ? Vous allez adorer l’affaire « Cannes Palace ».

On y retrouve les mêmes protagonistes. La société panaméenne Mossack Fonseca et ses avocats sans scrupule. Des banquiers européens prêts à tout pour encaisser de juteuses commissions : dans cette histoire, ils sont luxembourgeois et l’établissement s’appelle la BIL, anciennement Dexia. Il manque certes Meryl Streep, la veuve rescapée d’un naufrage sur un lac, puis plumée par les intermédiaires cyniques, qui vous emmènent dans les dédales des montages financiers. Mais il y a Jean-Claude M., un vieux monsieur aujourd’hui, malade, qui a perdu beaucoup d’argent, en vendant un immeuble à un marchand de biens, Joseph Gamon, conseillé par des banquiers prêts à lui faire frauder le fisc en ne pensant qu’aux juteuses commissions qu’ils allaient toucher sur l’opération. Ils assument leur activité : « Nous ne sommes pas les gardiens de la conscience de nos clients », rappelle l’un d’eux. Les avocats de Mossack Fonseca ne disent rien d’autre.

Le dossier « Cannes Palace » se retrouve devant le Tribunal de Grande Instance de Grasse. Avec deux volets. L’un civil. L’autre pénal. Une plainte pour faits de recel d’abus de bien social (notamment) a été déposée à l’encontre de la BIL, Banque internationale à Luxembourg, au cœur du montage Lire la suite.

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