Pelin Ünker, une journaliste turque des « Paradise Papers » condamnée à treize mois de prison

Mercredi 9 janvier 2019

Pelin Ünker, une journaliste turque des « Paradise Papers » condamnée à treize mois de prison

Elle avait révélé que les deux fils de l’ancien premier ministre Binali Yildirim étaient les principaux bénéficiaires de cinq sociétés maritimes, enregistrées à Malte à des fins d’optimisation fiscale.

Par Marie Jégo Publié aujourd’hui à 11h58, mis à jour à 15h10

Connue pour le sérieux de ses investigations, Pelin Ünker, une ancienne journaliste du quotidien turc Cumhuriyet, a été condamnée par un tribunal d’Istanbul, mardi 8 janvier, à un an, un mois et quinze jours de prison, ainsi qu’à une amende de 8 860 livres turques (environ 1 440 euros), pour « insulte et diffamation » envers l’ancien premier ministre Binali Yildirim et ses fils.

Son crime ? Avoir révélé, documents des « Paradise Papers » à l’appui, les schémas d’optimisation fiscale utilisés par Bülent et Erkam Yildirim pour dissimuler leurs fortunes dans des paradis fiscaux, notamment à Malte, où cinq de leurs compagnies étaient enregistrées (South Seas Shipping N.V., Nova Warrior Limited, Dertel Shipping Limited, Hawke Bay Marine Co Ltd. and Black Eagle Marine Co Ltd).

L’influente famille Yildirim, proche du pouvoir islamo-conservateur, a porté plainte contre la journaliste. Ses avocats ont plaidé les dommages à la réputation sans remettre en question la véracité des faits cités dans l’enquête. La sentence n’est pas définitive et sera jugée en appel.

Publiée en novembre 2017 par le quotidien d’opposition Cumhuriyet, l’enquête de la jeune journaliste faisait partie des « Paradise papers », cette opération journalistique internationale sur les paradis fiscaux pilotée à l’époque par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), fort de 96 partenaires, dont Le Monde.

Source de l’article.

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