Saint-Marin, un paradis fiscal victime de la crise économique

Lundi 7 janvier 2019

Économie. Saint-Marin, un paradis fiscal victime de la crise économique

Il Venerdì di Repubblica - Rome

Ettore Livini

Publié le 07/01/2019 - 06:04

Un scandale de corruption, l’Italie voisine qui prend des mesures contre l’évasion fiscale : le micro-État de Saint-Marin est au bord de la crise économique. Le paradis fiscal était pourtant encore en 2007 le troisième pays le plus riche du globe.

Pour la dernière victime en date de l’austérité, l’automne s’est ouvert sur une explosion de rage : “Assez de coupes claires ! Qu’ils prennent l’argent aux évadés fiscaux, pas aux fonctionnaires !” ont scandé les enseignants, qui se sont mis en grève au début de l’année scolaire. “On en a assez de payer pour tout le monde”, fustige un communiqué de la Fédération nationale des retraités. “Il est temps de se mobiliser !” Autrement dit, avant que n’apparaisse le spectre du Fonds monétaire international (FMI) pour sauver le pays du krach.

Sommes-nous en Grèce ? Au Venezuela ? En Argentine ? Que nenni. Les voies de la crise sont impénétrables. Elles passent par des endroits où on ne les aurait jamais imaginées, en l’occurrence par le rocher de Saint-Marin. Ce micro-État qui fut le troisième pays le plus riche du globe (en 2007, c’était hier) est en pleine tempête – par la faute des banques sur lesquelles il a bâti sa fortune.

“Le budget est globalement à l’équilibre”, tempère le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Nicola Renzi, pour tenter d’éteindre l’incendie. “Nous sommes un pays sain et attractif.” Dommage que cela ne suffise pas. Peu à peu, les amnisties fiscales prononcées par Rome ont fait disparaître l’argent des évadés italiens de la “caverne d’Ali Baba”. Résultat : sur les 14 milliards d’euros conservés il y a encore dix ans dans les coffres-forts des banques saint-marinaises, il n’en reste aujourd’hui que 5. Un scandale de corruption à la sauce locale a décapité la classe politique et Lire la suite.

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