Corruption : ex-banquiers de Goldman Sachs accusés

Vendredi 2 novembre 2018

Corruption : ex-banquiers de Goldman Sachs accusés

Scandale du fonds malaisien Plusieurs banquiers ont été inculpés pour avoir blanchis des « milliards de dollars » détournés du fonds d’investissement public malaisien 1MDB.

La justice américaine a annoncé jeudi plusieurs inculpations dans l’enquête sur le scandale du blanchiment de 4,5 milliards de dollars (environ la même somme en francs) détournés du fonds souverain malaisien 1MDB. Il s’agit de deux anciens banquiers de Goldman Sachs et d’un financier malaisien.

Le parquet a précisé qu’un ancien dirigeant de Goldman Sachs (GS) en Asie avait plaidé coupable et accepté de payer une amende de 43,7 millions de dollars. L’autre ex-banquier de GS, poursuivi dans ce dossier, a été arrêté en Malaisie à la demande des Etats-Unis et devrait être extradé, a ajouté un porte-parole du parquet. Le troisième inculpé, un financier malaisien, est en fuite.

Transités par la BSI

Tous trois sont accusés de s’être entendus afin de blanchir des « milliards de dollars » présumés détournés du fonds d’investissement public malaisien 1Malaysia Development Berhad (1MDB). Il leur est également reproché d’avoir violé les lois anti-corruption américaines en versant ou en promettant des pots-de-vin à des officiels malaisiens et d’Abou Dhabi pour qu’ils retiennent Goldman Sachs comme banque conseil dans des transactions « lucratives ».

Les fonds suspects ont notamment transité par une banque suisse, la BSI, avant d’être envoyés pour partie vers d’autres comptes et sociétés-écrans.

Goldman Sachs n’a pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire. Le groupe bancaire a fait savoir à plusieurs reprises qu’il n’avait commis aucun délit et qu’il collaborait avec les autorités. Selon l’agence de presse Bloomberg, Goldman Sachs a mis en congé son ancien codirecteur de la banque d’investissement en Asie dans l’attente d’un examen des allégations sur le rôle qu’il a pu jouer.

Enquête aussi en Suisse

Au moins six pays, dont les Etats-Unis, la Malaisie et la Suisse, ont enquêté sur cette affaire, qui a éclaté en 2011 et porte sur des faits commis entre 2009 et 2014. L’ancien Premier ministre de Malaisie Najib Razak, à l’origine de la création du fonds 1MDB en 2009, a toujours nié toute implication dans ce scandale.

La justice américaine a envisagé la possibilité d’inculper Najib Razak ou ses associés. Mais elle a finalement préféré que la Malaisie se charge des poursuites éventuelles contre tout ressortissant malaisien, selon une source judiciaire américaine.

Depuis les élections législatives de mai qu’il a perdues, les autorités malaisiennes ont inculpé Najib Razak pour 38 chefs d’accusation, dont plusieurs liés à 1MDB. L’ancien Premier ministre a plaidé non coupable.

(ats/nxp)

Créé : 02.11.2018, 11h48

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