Fiscalité Les paradis fiscaux se vident… un peu

Mardi 25 septembre 2018

Fiscalité Les paradis fiscaux se vident… un peu

Christian Chavagneux 24/09/2018

La réforme fiscale votée par les Etats-Unis en décembre 2017 est peut-être en train de changer la donne pour les paradis fiscaux. Les données du premier semestre 2018 montrent une réallocation massive vers les Etats-Unis d’une partie de la trésorerie enregistrée à l’étranger par les multinationales américaines. Un bon point pour l’investissement ou les salaires ? Pas vraiment. Selon une première étude la banque centrale américaine, une partie de l’argent sert clairement à racheter des actions pour être à même de distribuer plus de dividendes.

Des chiffres impressionnants

La réforme fiscale du Sénat américain adoptée à la fin 2017 permet aux multinationales américaines de rapatrier l’argent qu’elles ont enregistré à l’étranger, essentiellement dans les paradis fiscaux, en les taxant à seulement 15,5 % pour le cash (8 % sinon) au lieu du taux d’imposition normal (35 % avant la nouvelle loi, 21 % depuis). Au vu des données du premier semestre, les entreprises ont peut-être commencé à saisir cette opportunité. Alors que sur la période 2015-2017 elles avaient rapatrié en moyenne 170 milliards de dollars par an, elles ont ramené, en première approximation en attendant les données détaillées de la Fed, entre 450 et 500 milliards sur le seul premier semestre 2018.

Lorsque le président Bush avait mis en œuvre une mesure similaire fin 2004 (avec un taux très attractif de 5,25 %), les entreprises avaient rapatrié 312 milliards sur l’ensemble de l’année 2005 sur un total de 750 milliards estimé par la Fed. Aujourd’hui, cette dernière indique que la trésorerie enregistrée à l’étranger par les multinationales américaines s’élève à environ 1000 milliards de dollars. Elles en auraient dont déjà fait revenir un tiers. Lire la suite.

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