Une cadre de Lafarge mise en examen

Dimanche 15 avril 2018

Une cadre de Lafarge mise en examen

Enquête en Syrie L’enquête sur les activités du cimentier suisse en Syrie se poursuit. Une ex directrice des ressources humaines est dans le viseur de la justice.

Une ancienne directrice des ressources humaines du groupe Lafarge a été mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui » dans l’enquête sur les activités du cimentier en Syrie. Elle échappe, en revanche, à des poursuites pour financement du terrorisme.

Sonia Artinian, directrice des ressources humaines de septembre 2013 à juillet 2015, avait été convoquée le 27 mars par les juges d’instruction en vue d’une mise en examen pour ces deux qualifications pénales, selon une source proche du dossier.

Au terme de l’interrogatoire, les magistrats ont décidé d’une mise en examen sur le seul chef de « mise en danger délibérée de la vie d’autrui », mais en lui accordant le statut intermédiaire de témoin assisté pour ce qui concerne le « financement d’une entreprise terroriste », a indiqué une source judiciaire.

Sous contrôle judiciaire

« Cette décision confirme que ma cliente est parfaitement étrangère aux faits allégués de financement d’une organisation terroriste », a réagi Benjamin Grundler, l’avocat de l’ancienne directrice, joint par l’AFP. Celle-ci a été placée sous contrôle judiciaire, comprenant notamment le versement d’une caution.

Concernant les soupçons de financement du terrorisme, c’est le seul responsable de Lafarge à bénéficier de ce statut de témoin assisté, intermédiaire entre le simple témoin et la mise en examen.

Dans cette enquête, six cadres et dirigeants du cimentier et de sa branche syrienne ont déjà été mis en examen. Parmi eux figurent l’ex-PDG Bruno Lafont, Christian Herrault, ancien directeur général adjoint chargé notamment de la Syrie, et le prédécesseur de Sonia Artinian, Eric Olsen, pour « financement d’une entreprise terroriste » et « mise en danger de la vie d’autrui ».

Employés mis en péril

Le groupe français Lafarge, qui a fusionné en 2015 avec le saint-gallois Holcim, est mis en cause pour avoir financé des factions armées en Syrie - dont le groupe État islamique (EI) - afin de continuer à faire tourner sa cimenterie malgré la guerre, mettant en péril la sécurité de ses employés syriens.

De juillet 2012 à septembre 2014, la filiale syrienne du groupe a versé environ 5,6 millions de dollars à diverses factions armées via un intermédiaire, dont plus de 500’000 dollars aux djihadistes de l’EI, d’après un rapport rédigé à la demande de Lafarge par le cabinet américain Baker McKenzie.

(ats/nxp)

Créé : 14.04.2018, 17h18

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