La campagne d’Italie du général Bolloré vire au fiasco

Dimanche 18 mars 2018

La campagne d’Italie du général Bolloré vire au fiasco

En prenant le contrôle de Telecom Italia, en 2015, le groupe Vivendi espérait des profits et créer des synergies entre ses différentes activités. Mais sa campagne d’Italie tourne au désastre, explique Philippe Escande, éditorialiste au « Monde ».

LE MONDE ECONOMIE | 15.03.2018 à 13h19 • Mis à jour le 15.03.2018 à 13h22 | Par Philippe Escande

Chronique. Ce devait être son pont d’Arcole. Une conquête éclair en terre italienne pour renforcer son pouvoir en France. Cela a toutes les chances de se transformer en bérézina. Deux ans et demi après son entrée au capital de l’opérateur historique Telecom Italia, le général Bolloré cherche une voie de sortie.

Son groupe Vivendi a pris le pouvoir en 2015 et placé ses hommes, en 2017, à la fois au conseil d’administration et à la direction générale de la société italienne. Mais les résultats ne sont pas à la hauteur, il s’est fâché avec l’establi­shment italien, et voilà qu’un célèbre fonds activiste américain, Elliott, s’invite au capital pour demander le remplacement des administrateurs fraîchement nommés par Vivendi.

Une moins-value de 1,3 milliard

Le nouveau patron de l’opérateur, l’Israélien Amos Genish vient à peine de dévoiler son plan de redressement 2018-2020, qu’il est déjà remis en cause. Quelques jours après sa présentation, le mardi 13 mars, Vivendi assure à l’AFP être disposé, « si nécessaire, à accompagner une autre stratégie susceptible de faire monter le cours de Bourse de Telecom Italia sur le court terme ».

Pour Amos Genish, ancien fondateur de l’ex-pépite brésilienne de Vivendi, GVT, revendue depuis à Telefonica contre des actions Telecom Italia, cela va demander un peu de souplesse intellectuelle. L’actionnaire Vivendi ne pense pas comme le gestionnaire Vivendi.

Il faut dire que, sur le plan financier, l’opération n’est pas brillante. Acquis pour un total de près de 4 milliards d’euros, les 24 % de la société italienne ont perdu près de 30 % de leur valeur. Une moins-value de 1,3 milliard d’euros qui ne sera pas facile à récupérer.

Monnaie d’échange

Les synergies promises ne sont pas au rendez-vous, et le paysage italien des télécommunications est devenu très mouvant. Il s’agissait au départ d’expérimenter la convergence entre médias et contenus que la firme française…

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/03/15/la-campagne-d-italie-du-general-bollore-vire-au-fiasco_5271413_3234.html#SxUGSL870KduR18v.99

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