Les actionnaires d’Altice se révoltent

Mercredi 29 novembre 2017

Les actionnaires d’Altice se révoltent

François Pilet Publié mardi 28 novembre 2017 à 17:25, modifié mardi 28 novembre 2017 à 21:19.

Une plainte pénale vient d’être déposée contre la société de Patrick Drahi, qui vit à Genève. L’homme d’affaires paie le prix de sa stratégie financière agressive. Après un mois de curée boursière, certains actionnaires perdent patience

Le miracle Patrick Drahi tourne au cauchemar. La mécanique qui avait fait son succès, un usage agressif de la dette pour racheter des opérateurs télécoms et leur appliquer de violentes mesures d’économies, semble brisée. L’action de son groupe Altice, basé à Genève et coté à Amsterdam, s’est effondrée le 2 novembre et rien ne semble plus pouvoir stopper la chute. Le titre a perdu 60% de sa valeur en un mois.

Développement inimaginable il y a quelques semaines encore : des actionnaires atterrés par la dégringolade du titre se retournent en justice contre Altice. Le 22 novembre, l’avocat parisien Frédérik-Karel Canoy a porté plainte pénale pour « diffusion d’informations trompeuses » et « présentation de faux bilan ». Interrogé par Le Temps, l’avocat dit représenter plus d’une centaine d’actionnaires d’Altice en France, aux Pays-Bas et en Suisse. A l’en croire, de nouveaux plaignants se présenteraient désormais chaque jour.

« Patrick Drahi continue de dire que tout va bien et qu’il dort tranquille, dénonce Frédérik-Karel Canoy. Ce n’est pas le cas de mes clients qui ont perdu les trois quarts de leur investissement. » En réponse, Altice dénonce une « manipulation » et une « tentative de déstabilisation médiatique ».

Au cœur de toutes les inquiétudes : la dette éléphantesque du groupe, 51 milliards d’euros. Elle n’effrayait personne par beau temps, mais rend la partie très délicate sur verglas boursier. Car, quand le pachyderme Altice éternue, c’est une haute pile de vaisselle obligataire qui tremble. Standard & Poor’s a placé la dette du groupe sous « surveillance négative », le jeudi 23 novembre. L’agence n’a pas baissé sa note mais, dans les faits, tout nouveau recours d’Altice à la dette est désormais exclu. Lire la suite.

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