Procès Merah : autopsie du « FBI à la française »

Dimanche 22 octobre 2017 — Dernier ajout lundi 23 octobre 2017

France Chronique

Procès Merah : autopsie du « FBI à la française »

22 octobre 2017 Par Matthieu Suc

Entendu comme témoin, Bernard Squarcini, l’ancien patron de la DCRI, s’est dédouané de tout raté dans l’enquête Merah. Des propos en complète contradiction avec ceux de ses subordonnés. Au-delà des petits arrangements avec la vérité d’un réputé « grand flic », ces auditions révèlent en creux les problèmes structurels du service de contre-espionnage français.

« Ce n’est pas moi ! »

L’homme qui nie toute responsabilité à la barre des témoins a été « l’Espion du président », le policier le plus puissant – en tout cas le plus craint – de France.

Printemps 2008, le président de la République Nicolas Sarkozy crée la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), son « FBI à la française » censé fusionner les effectifs de la DST et les meilleurs éléments des Renseignements généraux (RG). Officiellement, il s’agit de « doter la France d’un outil fiable et efficace », selon Michèle Alliot-Marie, la ministre de l’intérieur de l’époque, afin de parer à la menace terroriste islamique. Officieusement, il faut tuer les RG, que le nouveau président voue aux gémonies. Très logiquement, le patron de la DST et ancien n° 2 des RG, Bernard Squarcini, hérite de ce nouveau service. Ce professionnel réputé, que l’on surnomme « Le Squale », doit incarner sur la durée un J. Edgar Hoover français. Rien ne se passera comme prévu.

Quatre ans plus tard, la France connaît le premier attentat islamiste meurtrier sur son sol depuis décembre 1996. En une semaine, Mohamed Merah tue sept personnes désarmées – trois militaires musulmans, un adulte et trois enfants juifs. Dans la foulée, Nicolas Sarkozy échoue à se faire réélire, le nouveau pouvoir socialiste en place débarque Squarcini et transforme la DCRI en DGSI. Lire la suite.

Revenir en haut