Mafia & République : enquête en eaux troubles

Lundi 25 septembre 2017

Mafia & République : enquête en eaux troubles

Extraits :

L’ombre de Charles Pasqua (disparu en 2015) plane sur votre film sans que vous ne parveniez à trancher : était-il un protecteur ou une sorte de super parrain ?

P. P. - Les journalistes sont toujours très emmerdés sur ce sujet. Disons qu’il a pu rendre possible le fonctionnement d’une mafia. Pasqua a, par ailleurs, beaucoup utilisé sa « corsitude » pour asseoir son pouvoir. Il y a, dans son entourage, des gens comme Etienne Léandri ou Robert Feliciaggi qui franchissent la ligne jaune. Et il le sait. Jacques Foccart, le « Monsieur Françafrique » de De Gaulle puis de Pompidou, m’a dit un jour que Pasqua était la seule personne dont il avait peur physiquement. Lorsqu’il est ministre de l’Intérieur [1986-1988, puis 1993-1995] , Pasqua est aussi le vrai ministre des Affaires étrangères. C’est lui qui gère les dossiers de l’Afrique, d’une partie du Proche-Orient et du Moyen-Orient. Les décisions majeures sont alors prises dans des cabinets noirs composés essentiellement de Corses. Quand il y a des affaires importantes, on les évoque en Corse. Quand Jean-Charles Marchiani, proche de Pasqua, monte des coups avec les services de renseignements, on ne parle qu’en corse. Lire la suite

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