La justice ouvre une enquête après des menaces de mort contre des magistrats et des journalistes

Samedi 8 avril 2017

La justice ouvre une enquête après des menaces de mort contre des magistrats et des journalistes

Ces menaces interviennent à un peu plus de deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, alors que François Fillon et Marine Le Pen sont visés par des enquêtes.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 07.04.2017 à 18h42 • Mis à jour le 07.04.2017 à 18h44

Le parquet de Paris a ouvert une enquête après que des magistrats du pôle financier et les rédactions du Canard enchaîné et de Mediapart ont reçu des « menaces de mort » qui jettent un nouveau trouble dans une campagne présidentielle, marquée par les affaires judiciaires, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Quatre courriers, contenant des balles, sont arrivés lundi au pôle financier et deux courriers « similaires » ont été reçus mercredi au sein des deux rédactions, a affirmé une source judiciaire, précisant que l’enquête avait été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Menace sérieuse

Ces textes sont signés d’un mystérieux « Collectif épuration 2J », jusque-là inconnu, et placent « juges et journalistes dans le même sac ». Une photo de la lettre diffusée par Mediapart montre une courte missive sur laquelle figurent le dessin d’un cercueil et celui d’une tête de mort. Le directeur de Mediapart, Edwy Plenel, a déposé plainte « pour le principe », après avoir reçu un courrier adressé au site d’information et à son attention, une menace qu’il juge « sérieuse ».

Dans cette lettre accompagnée d’une balle, datée du 30 mars et postée de Marseille, on peut lire : « la Vigilance et la Protection ne durent pas Ad Vitam… Ce jour-là, nous serons là pour vous ou l’un de vos proches. »

Bien qu’il soit habitué à recevoir des menaces, le directeur de Mediapart a porté plainte, estimant que cette menace « était plus formalisée, plus “soignée”, si on peut dire ». Un dessin de cercueil portait ses initiales « EP ».

Cette allusion « m’a évoqué le service action civique (SAC) », a déclaré M. Plenel, vendredi 7 avril. « Les policiers sont venus saisir le courrier et comme Louis-Marie Horeau du Canard enchaîné (le rédacteur en chef), et comme probablement les magistrats concernés, j’ai été auditionné », a-t-il ajouté. Le journaliste, ajoutant que c’était la première fois qu’il recevait un courrier avec une balle. De son côté, Louis-Marie Horeau n’a pas souhaité faire de commentaires. Lire la suite.

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