Comment footballeurs, milliardaires et multinationales profitent des cadeaux fiscaux de Madère

Jeudi 16 février 2017

Comment footballeurs, milliardaires et multinationales profitent des cadeaux fiscaux de Madère

« Le Monde » a exploré le registre du commerce du paradis fiscal de Madère pour identifier les propriétaires de ses sociétés.

LE MONDE | 15.02.2017 à 11h29 • Mis à jour le 15.02.2017 à 14h48 | Par Rémi Dupré, Maxime Vaudano et Jérémie Baruch

Qu’ont en commun un milliardaire français amateur de yachts, une multinationale soucieuse d’optimiser sa feuille d’impôts et une fille de dictateur africain désireuse d’investir de l’argent à l’origine douteuse ? Tous ont choisi l’île portugaise de Madère et sa fiscalité très avantageuse pour ouvrir leur société.

Dans le cadre de l’enquête « Money Island », menée en partenariat avec les radios-télévisions publiques bavaroise (BR) et autrichienne (ORF) et le quotidien espagnol La Vanguardia, Le Monde a pu explorer le registre du commerce de la zone franche de Madère (ZFM) et découvrir l’identité de plusieurs dizaines de propriétaires de sociétés internationales enregistrées depuis le début des années 2000.

Des footballeurs soupçonnés d’évasion fiscale

Madère a été utilisée par plusieurs stars du ballon rond évoluant dans le championnat espagnol pour dissimuler une partie de leurs revenus au fisc.

Des pots-de-vin pour des contrats pétroliers

Madère s’est retrouvée au début des années 2000 au centre d’un scandale de corruption impliquant le groupe américain de construction Halliburton, le néerlandais Snamprogetti, le japonais JGC et le français Technip. Les quatre sociétés, réunies dans le consortium TSKJ, ont été accusées d’avoir distribué, par le truchement de sociétés madéroises, quelque 180 millions de dollars de commissions occultes à des membres du gouvernement nigérian pour obtenir des contrats de construction de raffineries.

Après avoir plaidé coupable devant la justice américaine, les quatre entreprises ont dû payer respectivement 600, 365, 219 et 338 millions de dollars d’amendes en 2009-2010… ce qui ne les a pas empêchées de conserver par la suite des intérêts communs dans des sociétés à Madère. Lire la suite.

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