La « femme qui en savait trop » d’UBS en justice

Mercredi 1er février 2017

La « femme qui en savait trop » d’UBS en justice

France La banque helvétique accuse l’une de ses ex-employées de diffamation. La justice examine sa requête, jeudi.

Elle dit qu’elle en « savait trop » : Stéphanie Gibaud se défend jeudi face à son ex-employeur, UBS France, qui l’accuse de « diffamation » pour un livre décrivant des pratiques d’évasion fiscale de la banque.

UBS France a relevé une vingtaine de passages selon elle diffamatoires dans le livre « La femme qui en savait vraiment trop », paru en 2014 aux éditions Le Cherche Midi.

La banque a porté plainte contre l’auteure, qui a travaillé pendant une dizaine d’années pour elle, mais aussi contre l’éditeur.

Protéger sa réputation

Dans une déclaration à l’AFP, UBS France dit vouloir « défendre et protéger ses salariés », ainsi que sa « réputation », contre des « accusations sans preuve ni articulation de faits précis ». La banque dénonce par ailleurs les « nombreuses déclarations mensongères, les incohérences et contradictions contenues dans (le) livre ».

L’affaire doit être jugée jeudi à partir de 13h30 devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, spécialisée dans ce que l’on appelle les « délits de presse », très souvent des affaires de diffamation et d’injure. Plusieurs sources proches du dossier ont toutefois indiqué que l’audience pourrait être renvoyée.

Comptabilité officieuse

Dans son ouvrage d’un peu plus de 200 pages, Stéphanie Gibaud raconte son travail à partir de septembre 1999 au sein de la filiale française du géant bancaire suisse UBS. Chargée d’organiser des récitals, tournois de golfs et autres réceptions luxueuses pour les clients ou potentiels clients de la banque, auxquels participent des commerciaux, elle dit découvrir la pratique du « carnet du lait ».

Il s’agit selon elle d’une comptabilité officieuse retraçant des fonds collectés en France mais transférés à l’étranger, en Suisse ou ailleurs, potentiellement pour échapper à l’impôt.

Le livre détaille aussi les consignes de discrétion données aux commerciaux d’UBS lors de leurs déplacements à l’étranger : il leur est par exemple conseillé, en cas de contrôle, de verrouiller leurs ordinateurs en tapant plusieurs fois, et volontairement, un mot de passe erroné. Lire la suite.

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