Corruption en Espagne : 42 ans de prison requis contre l’ex-trésorier du PP au pouvoir

Samedi 17 janvier 2015

Corruption en Espagne : 42 ans de prison requis contre l’ex-trésorier du PP au pouvoir

16 Janv. 2015, 22h42 | MAJ : 16 Janv. 2015, 22h42

Le parquet anti-corruption espagnol a requis vendredi 42 ans et demi de prison contre l’ex-trésorier du Parti Populaire (PP, droite) au pouvoir, dans un vaste scandale de corruption ayant déjà conduit une ministre à démissionner à près d’un an des élections législatives.

Dans une ordonnance rendue en novembre, le juge Pablo Ruz avait considéré qu’il existait des indices suffisants pour que 43 personnes, dont l’ex-trésorier Luis Barcenas, soient traduites en justice dans le cadre de cette affaire « Gürtel », portant sur des faits de corruption présumée entre 1999 et 2005.

Selon le juge, le PP avait profité des largesses obtenues par de hauts responsables municipaux et régionaux en échange de marchés publics.

Dans un document de plus de 500 pages publié vendredi, le parquet requiert jusqu’à 42,5 ans de prison à l’encontre de l’ancien trésorier du PP Luis Barcenas pour corruption, fraude fiscale, blanchiment, malversation et falsification de documents.

En Espagne les réquisitions sont présentées avant le procès.

Des centaines de personnes sont inculpées pour corruption en Espagne, de la politique à la banque, en passant par les administrations locales et régionales mais aussi le monde du spectacle et du sport.

L’infante Cristina, soeur du roi, est renvoyée devant un tribunal pour des délits fiscaux dans une affaire de fraude et de trafic d’influence impliquant son époux. La corruption figure d’ailleurs sur la liste des sujets inquiétant le plus les Espagnols, juste derrière le chômage touchant près de 24% de la population active.

Le chef du gouvernement Mariano Rajoy avait été cité dans l’un des volets de l’affaire Gürtel, car il apparaissait dans des notes de Luis Barcenas comme ayant reçu des fonds, avant qu’il n’arrive au pouvoir fin 2011.

Le 1er août 2013, après avoir nié toute malversation du parti qu’il dirige, il a admis s’être « trompé » en nommant Luis Barcenas.

Luis Barcenas, en détention provisoire depuis juin 2013, a lui regretté vendredi, dans un entretien paru dans le quotiden ABC, d’être un bouc-émissaire. « C’est bien que je reste là (en prison) pour des raisons électorales », a-t-il dit, en référence aux législatives.

L’affaire a provoqué la démission fin novembre de l’ancienne ministre de la Santé, Ana Mato, une proche de Mariano Rajoy, mise en cause en tant que « bénéficiaire à titre lucratif » de délits commis par son ex-mari.

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