Les flux financiers illicites fuyant l’Afrique subsaharienne ont augmenté de 13,2% par an entre 2003 et 2012

Jeudi 18 décembre 2014

Les flux financiers illicites fuyant l’Afrique subsaharienne ont augmenté de 13,2% par an entre 2003 et 2012

Agence Ecofin

Les flux financiers illicites qui fuient les pays d’Afrique subsaharienne ont augmenté de 13,2% par an entre 2003 et 2013, selon un rapport de l’ONG américaine Global Financial Integrity (GFI), publié le 15 décembre. Au total sur dix ans, 582,9 milliards de dollars ont échappé de manière illicite à la région, a ajouté GFI qui se base sur les dernières données disponibles.

Le Nigeria (10e à l’échelle mondiale) arrive en tête des pays africains touchés par ce fléau, avec 157,46 milliards de dollars entre 2003 et 2012. Le premier producteur de brut est talonné par l’Afrique du Sud (12e à l’échelle mondiale), avec 122,14 milliards de dollars et l’Egypte (23e à l’échelle mondiale), avec 37,68 milliards de dollars.

A l’échelle de l’ensemble des pays émergents et en développement, les fuites de capitaux ont atteint 6600 milliards de dollars entre 2003 et 2012.

Sur cette période, le classement des pays où interviennent les plus importantes fuites de capitaux place la Chine au premier rang (1250 milliards de dollars), suivie par la Russie (973 milliards sur dix ans) et le Mexique (514 milliards sur dix ans).

Sur la seule année 2012, les flux financiers illicites qui ont quitté les pays émergents et en développement ont atteint le montant record de 991,2 milliards de dollars. Ils dépassent le volume de l’aide et des investissements étrangers dans ces pays.

Pour 2012, la fuite de capitaux illicites est 1,3 supérieure au 789,4 milliards de dollars d’investissements directs placés dans les 151 pays étudiés. Elle est aussi 11,1 fois plus importante que l’aide officielle au développement reçue par ces économies (89,7 milliards de dollars). « Plus alarmant encore est le fait que ces fuites de capitaux progressent au rythme inquiétant de 9,4% par an (en tenant compte de l’inflation. Ndlr.), soit deux fois plus vite que la croissance de l’économie mondiale », déplore le président de GFI, Raymond Baker.

La facturation frauduleuse, notamment lors d’importations et d’exportations, serait une des principales tactiques permettant ces fuites de capitaux. Dans son rapport, GIF suggère notamment que les Nations unies se fixent l’objectif de réduire de moitié ces flux illicites d’ici 2030.

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