Toutes les banques françaises profitent des paradis fiscaux

Jeudi 13 novembre 2014

Toutes les banques françaises profitent des paradis fiscaux

par Isabelle Raymond mercredi 12 novembre 2014 23:10, mis à jour le jeudi 13 novembre 2014 à 06h00

Une étude publiée ce jeudi révèle que la France est présente dans les paradis fiscaux. Et massivement. France Info vous en dévoile les résultats en avant-première.

Depuis cette année et la loi bancaire, tous les établissements ont l’obligation de rendre publique l’activité de leurs filiales pays par pays. Des données décortiquées et analysées par la plate-forme « Paradis fiscaux et solidaires » qui regroupe plusieurs associations qui luttent contre l’évasion fiscale. Son rapport montre que toutes les banques françaises sont présentes dans des paradis fiscaux et de façon massive.

On y retrouve un tiers des filiales hors de France des cinq établissements bancaires les plus importants. BNP-Paribas détient 31% de ses filiales étrangères dans des paradis fiscaux, et le Crédit Mutuel 54%.

Lucie Watrinet, spécialiste des paradis fiscaux au CCFD-Terre solidaire est catégorique : « Un quart du chiffre d’affaire des banques françaises est réalisé dans les paradis fiscaux. Elles sont toutes impliquées ».

Un salarié 13 fois plus productif en Irlande…

Le pays le plus prisé est le Luxembourg. Le chiffre d’affaire y est trois fois supérieur à celui généré dans les autres pays. Dans le top 10 également : la Belgique, les Pays-Bas, l’Irlande et la Suisse.

Autre donnée intéressante, le chiffre d’affaire comparé au nombre de salariés qui bat en brèche l’argument des banques selon lequel elles exercent une activité réelle dans les paradis fiscaux. Or, selon ces données, un salarié de la Banque Populaire-Caisse d’Epargne en Irlande serait par exemple 13 fois plus productif que ses collègues ce qui est évidemment aberrant. Cela démontre bien selon les auteurs du rapport que les établissements bancaires se servent au contraire de ce type de filiales comme d’une adresse fiscale aux exonérations juteuses. L’année prochaine, on connaîtra les bénéfices et les impôts que paient ces banques. Et donc la part d’impôts qui n’est pas payée.

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