Benjamin Lawsky, la terreur de Wall Street

Lundi 19 mai 2014

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Benjamin Lawsky, la terreur de Wall Street

Par Karl de Meyer | 19/05 | 06:00

Le patron du DFS se montre agressif. Il menace de faire engager des poursuites pénales contre les « bankers ».

D’après les informations disponibles à l’heure actuelle, Credit Suisse pourrait avoir à verser 600 millions de dollars au Department of Financial Services (DFS) de l’Etat de New York. Soit six fois plus qu’à la Federal Reserve. Certains y voient la preuve d’une montée en puissance d’un régulateur vieux d’à peine trois ans. D’ailleurs, le département de la Justice semblait prêt à conclure avec la banque suisse un accord à l’amiable classique, jusqu’à récemment. Jusqu’à ce qu’un certain Benjamin Lawsky, à la tête du DFS, embarrasse les « fédéraux » en cherchant à savoir si des dirigeants de Credit Suisse à New York auraient pu mentir sur leur rôle dans l’évasion fiscale dont ont profité des milliers de contribuables américains. C’est en posant des questions qui dérangent que le patron du DFS a obtenu qu’on entame des poursuites au pénal contre la banque. Cet exemple illustre sa méthode : il met la pression sur les autres régulateurs et les met en concurrence via des déclarations publiques, les poussant ainsi à aller plus loin qu’ils ne le souhaiteraient. En l’espace de trois ans, Ben Lawsky est devenu la terreur de Wall Street.

[…] Lorsque la banque britannique Standard Chartered, soupçonnée de blanchiment d’argent avec l’Iran, fait d’abord mine de rejeter les accusations, il n’hésite pas à menacer de lui retirer sa licence bancaire, ce qui empêcherait l’établissement d’exercer à New York. Dans la foulée, il interdit au cabinet Deloitte de conseiller les banques régulées à New York pendant un an. Selon un ancien parlementaire, « Lawsky apporte ce qui manque terriblement aux autres régulateurs bancaires : le zèle ». De fait, Lawsky n’a pas peur de faire peur, comme l’illustre cette déclaration : « Nous ne voulons pas être le régulateur qui trouve un accord amiable, découvre que la partie adverse ne respecte pas l’accord, réclame qu’elle applique enfin l’accord, découvre qu’elle n’obtempère pas, et met au final la partie adverse sous observation. Ce n’est pas comme ça que nous fonctionnons. Il faut qu’il y ait des conséquences. » Récemment, il a mis en garde les banquiers eux-mêmes, les individus. Il n’a pas le pouvoir de les inculper, mais celui de les nommer publiquement… et de pousser les autres régulateurs à les inculper. Lire la suite sur le site du journal Les Echos.

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