Alicher Ousmanov, le sulfureux pilier multifonction

Jeudi 26 octobre 2006 — Dernier ajout dimanche 6 mai 2007

Alicher Ousmanov, le sulfureux pilier multifonction

Challenges.fr | 26.10.2006

Un homme de Gazprom. » C’est ainsi que les médias occidentaux ont qualifié Alicher Ousmanov, 53 ans, nouveau propriétaire du quotidien économique de référence Kommersant racheté en août au Géorgien Badri Patarkatsichvili, un proche de l’oligarque déchu Boris Berezovski. La proximité d’Ousmanov et de Gazprom en fait un homme clé de la galaxie poutinienne.

A la tête d’une fortune estimée à 3,1 milliards de dollars, il a de nombreuses casquettes : le patron de Gazprominvestholding - l’une des principales filiales de Gazprom - s’est notamment imposé, depuis le début des années 2000, comme l’un des acteurs clés du secteur métallurgique par le biais de Gazmetall et Metalloinvest, qui produisent 40 % du minerai de fer russe et détiennent deux des principales aciéries du pays.

Pur produit de l’élite soviétique, fils d’un procureur de Tachkent, il a été formé au prestigieux institut de relations internationales de Moscou, le MGIMO. Après un séjour en prison pour extorsion de fonds au début des années 1980, il se lance pour de bon dans les affaires lors de la perestroïka. Mais ce n’est qu’en 1997 que débute sa vertigineuse ascension, grâce à son entrée dans la nébuleuse Gazprom. Proche de l’ancien homme fort du géant gazier russe, Rem Viakhirev, Ousmanov gagne la confiance du nouveau directeur général, Alexeï Miller, en menant à bien le recouvrement d’actifs dispersés sous l’ère Eltsine. Ses méthodes qualifiées d’« efficaces » par la presse russe le rendent indispensable.

Les ambitions d’Alicher Ousmanov ne se limitent pas à la Russie. En 2004, il réalise une plus-value de 320 millions de dollars grâce à un aller-retour dans le capital du sidérurgiste anglo-néerlandais Corus. Ousmanov cherche également à s’implanter en Ukraine, où il est en concurrence avec Mittal Steel pour le rachat du complexe de minerai de fer de Krivoï-Rog. Autre horizon possible : la politique. Le Kremlin chercherait à le « bombarder » à la tête du gouvernement d’Ouzbékistan - dont il est originaire - avec l’assentiment du très contesté président Karimov.

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