Le milliardaire Beny Steinmetz renonce à ses activités dans le commerce de diamants

Vendredi 28 mars 2014

matières premières samedi 29 mars 2014

Le milliardaire Beny Steinmetz renonce à ses activités dans le commerce de diamants

Sylvain Besson

Sous pression en Guinée, l’homme d’affaires basé à Genève a vendu à son frère Daniel ses parts dans le groupe diamantaire familial.

Acteur majeur du commerce mondial de diamant depuis trente ans, le milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz, domicilié à Genève, a vendu ses parts dans l’entreprise familiale Steinmetz Diamond Group (SDG), a appris Le Temps.

Le retrait de son métier historique est la conséquence des enquêtes judiciaires visant ses activités minières en Guinée, où l’entreprise BSGR, détenue par une fondation liechtensteinoise dont il est bénéficiaire, est accusée d’avoir participé à un « schéma corruptif », selon les termes récemment employés par le Tribunal pénal fédéral.

[…] La transaction a été effectuée fin décembre, selon l’avocat. Beny Steinmetz a cédé les 37,5% qu’il détenait directement ou indirectement dans SDG à son frère aîné, Daniel, qui contrôle désormais 75% du capital. Un troisième associé, Nir Livnat, en conserve 25%. Le prix de vente n’a pas été divulgué, mais il a été calculé sur la valeur nette des actifs de l’entreprise (net asset value ou NAV) et n’est « pas négligeable », précise Marc Bonnant.

Cette description pourrait s’apparenter à un doux euphémisme. Car SDG, dont le principal siège administratif est à Genève, selon son site internet, brasse des montants impressionnants depuis les années 1980 au moins.

[…] L’empire familial est détenu par une fondation liechtensteinoise, Balda, qui contrôle à travers une holding, Nysco, d’autres structures possédant des intérêts miniers, immobiliers et les yachts utilisés par Beny Steinmetz.

Les enquêtes judiciaires ouvertes en Guinée, aux Etats-Unis et en Suisse concernent l’attribution d’une moitié du gisement de fer de Simandou à BSGR, le bras minier du groupe Steinmetz. Selon la justice guinéenne, citée par le Tribunal pénal fédéral dans un arrêt du 13 décembre, cette concession aurait été obtenue grâce à « des promesses, des versements et des cadeaux de la part de sociétés » liées à BSGR. Marc Bonnant affirme que le groupe n’a pas versé « un centime à un quelconque hiérarque guinéen » et dénonce un « procès politique » visant à dépouiller l’entreprise de ses droits.

En octobre 2013, la justice genevoise a saisi des milliers de documents lors de perquisitions chez Beny Steinmetz et ses sociétés. Marc Bonnant va s’opposer à la remise de certains d’entre eux à la Guinée : « Ceux qui sont sans relation avec BSGR, ceux qui sont couvert par le secret de la correspondance entre un avocat et son client, et ceux qui ne concernent pas la Guinée. » Selon lui, les informations dont il refuse la transmission représentent « moins de 10% » de la documentation saisie. Lire la suite sur le site du journal Le Temps.

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