Abramovitch, le divorce de diamant ?

Mardi 17 octobre 2006 — Dernier ajout dimanche 6 mai 2007

Abramovitch, le divorce de diamant ?

La fortune de l’oligarque russe, soupçonné d’infidélité, serait menacée par sa femme.

Par Lorraine MILLOT

QUOTIDIEN : Mardi 17 octobre 2006 - 06 :00

Moscou de notre correspondante

Une jolie brune fera-t-elle succomber la première fortune de Russie ?

Les plus sérieux analystes financiers russes et internationaux en étaient réduits hier à se plonger dans la presse people, après le sensationnel potin lancé dimanche par le magazine britannique News of the World.

L’épouse de Roman Abramovitch, le plus riche des oligarques russes, ne supporterait plus la relation de son mari avec une ravissante mannequin russe. Depuis quelques mois, le jeune oligarque de 39 ans s’affichait de plus en plus souvent avec une renversante brunette de 23 ans, Daria Joukova, ancienne petite amie du tennisman russe Marat Safin. A bout de patience, la blonde épouse, âgée de 39 ans, aurait pris contact la semaine dernière avec deux avocats londoniens spécialistes des divorces de millionnaires, révélait dimanche News of the World. Ceux-ci pourraient faire valoir le droit d’Irina, mère des cinq enfants du couple, à la moitié de la fortune Abramovitch, estimée à 18 milliards de dollars selon le dernier classement Forbes.

« Brouille ». D’habitude ultrasecret, refusant pratiquement toute interview, Roman Abramovitch a assuré hier à la radio Echo de Moscou « qu’aucun membre de sa famille n’est allé en justice et n’a l’intention de le faire au sujet d’une brouille familiale ». Ce semi-démenti voudrait dire que l’oligarque compte régler sa « brouille » à l’amiable, et avant toute chose éviter que les tribunaux ne fassent l’inventaire de sa fortune, estimaient hier des connaisseurs du milliardaire.

Même à l’amiable, un divorce des Abramovitch aurait pourtant toutes chances d’entrer dans l’histoire comme le plus coûteux au monde, loin devant le record de 1 milliard de livres payé par le PDG de Viacom (Paramount, MTV…) Sumner Redstone à son ex-femme Phyllis en 2002. Les deux avocats contactés par Irina Abramovitch seraient Raymond Tooth et Nicholas Mostyn, respectivement surnommés « La mâchoire » et « M. Indemnités » pour leur art d’obtenir de très grosses compensations aux épouses délaissées.

Un divorce d’Abramovitch pourrait signifier la fin de la première fortune de Russie et d’un beau conte de fée. En 1991, petit boursicoteur, Roman rencontre Irina sur un vol Aeroflot où elle est hôtesse de l’air et cherche à se faire remarquer d’un riche parti. Roman, alors frais divorcé d’un premier mariage, tombe sous le charme de cette blonde toute fine et l’épouse quelques mois plus tard. Tous deux sont orphelins, lui de ses deux parents depuis l’âge de 4 ans, elle de son père mort quand elle avait 2 ans ; ils ont connu la misère et semblent mus par une forte ambition de revanche sociale. Roman se lance dans l’aluminium et le pétrole, grâce à Boris Bérézovski qui le présente au président Eltsine, tandis qu’Irina met au monde cinq enfants, aujourd’hui âgés de 3 à 13 ans.

Tchoukotka. En 2003, effrayés sans doute par la chasse aux oligarques lancée par le Kremlin, les Abramovitch quittent la Russie pour s’installer à Londres. Mais Roman fait tout le nécessaire pour garder une bonne relation avec Vladimir Poutine, acceptant même d’assumer le poste de gouverneur de Tchoukotka, la province la plus orientale et la plus septentrionale de la Russie, à douze fuseaux horaires de Londres. Il dépense une fortune pour cette région, mais peut à ce prix continuer à faire fructifier ses affaires en Russie.

A Londres pourtant, Roman Abramovitch semblait ces derniers temps ne plus trop savoir que faire de ses milliards, se payant le club de foot de Chelsea, châteaux et villas somptueuses, trois énormes yachts, des Boeing transformés en jets privés… La jeune et belle Daria décrite par les connaisseurs comme déchaînant de fortes pulsions chez les hommes, aurait redonné piment à sa vie…

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