Ryanair : les subventions s’évaporent dans les paradis fiscaux

Vendredi 28 juin 2013 — Dernier ajout samedi 29 juin 2013

Ryanair : les subventions s’évaporent dans les paradis fiscaux

Créé le 27-06-2013 à 11h38 - Mis à jour à 17h50

Par Caroline Michel

Le président de l’Association des personnels navigants de l’aviation, Geoffroy Bouvet, réclame l’ouverture d’une enquête parlementaire. Interview.

L’Association des professionnels navigants de l’aviation (APNA) a écrit au Président de la République fin avril pour dénoncer un éventuel système d’évasion fiscale mis en place par Ryanair (voir la lettre ci-dessous). Que dénoncez-vous ?

  • On sait que les « aides au marketing » versées à Ryanair par les villes, les régions et les chambres de commerce, qui sont en fait des subventions déguisées, atterrissent sur des comptes à l’île de Man et à Jersey. Cela a été avéré dès 2008 par plusieurs rapports de la Cour des Comptes. Nos sources nous disent que ces numéros de compte changent tous les six mois pour brouiller les pistes. Ce sont des sommes considérables qui transitent par ce système offshore, plusieurs centaines de millions d’euros. Et on se demande pourquoi, en plein débat parlementaire sur la transparence de l’argent public, le gouvernement accepte que l’argent du contribuable français s’évapore ainsi dans des paradis fiscaux.

Que soupçonnez-vous ?

  • Nous n’avons pas de réponse. On ne peut que poser des questions. Mais on peut légitimement se demander si l’usage de ces paradis offshore ne peut pas alimenter un système de rétro-commissions. La CGT a demandé en 2011 une enquête parlementaire sur ce sujet sans l’obtenir. Nous aimerions que des hommes politiques, n’ayant pas d’intérêt personnel dans cette affaire, s’en saisissent pour mener l’enquête.

L’Elysée vous a-t-il répondu ?

  • Non, deux mois plus tard, toujours pas. C’est quand même extraordinaire que les services de la Présidence puissent répondre en quelques jours à certains courriers mais que personne ne prête attention au nôtre. Nous allons donc envoyer une lettre à tous les parlementaires dès la semaine prochaine.

Propos recueillis par Caroline Michel

© Le Nouvel Observateur

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