L’amour des avocats genevois pour Panama

Mercredi 10 avril 2013

L’amour des avocats genevois pour Panama

MERCREDI 10 AVRIL 2013

Mario Togni Pauline Cancela

PARADIS FISCAL • Grâce à un hacker anglais, le registre du commerce du petit pays d’Amérique centrale livre ses secrets. Des avocats et financiers du bout du lac y ont ouvert des sociétés « offshore ».

Une véritable boîte de pandore. Alors que la masse de documents du « Offshore Leaks » commence à peine à sortir au grand jour, le Panama, petit paradis fiscal d’Amérique centrale, vient d’être frontalement mis à nu. Depuis peu, son registre du commerce en ligne bénéficie d’une surprenante transparence grâce au moteur de recherche développé par un jeune informaticien anglais1 (lire ci-dessous).

Et le résultat est probant : Bonnant, Warluzel, Merkt, Grumbach, Barillon, Pictet, Lombard, Hentsch, Mirabaud, Barbier-Muller accompagnent un certain Reyl… Avocats, promoteurs, banquiers, notaires, en quelques clics, on découvre que des dizaines de noms genevois sont associés à une ou plusieurs sociétés « offshore » au Panama. Certains avocats d’affaires ou gérants de fortunes en ont même administré des centaines ! Parfois depuis les années 1960 – beaucoup d’entre elles ont été liquidées entre-temps.

Qui se cache ou se cachait derrière ces sociétés ? Dans quel but ont-elles été constituées ? Impossible de le savoir précisément. Mais les atouts de la petite république d’Amérique centrale sont bien connus : anonymat et exonération d’impôt pour les sociétés non résidentes (lire ci-dessous).

[…] Le journaliste financier Nicholas Shaxson, auteur d’un ouvrage sur les paradis fiscaux2 livre une analyse bien plus critique : « Administrer des centaines de sociétés offshore n’a rien d’une activité normale. N’importe qui devrait prendre ces informations comme un signal d’alarme. » Pour le Britannique basé à Zurich, le problème réside dans l’énorme zone grise qui demeure entre la légalité et l’illégalité. « La vraie question est : pourquoi aller jusqu’au Panama ? Il est possible que certaines de ces sociétés soient tout à fait régulières, tout comme il est très probable qu’une partie d’entre elles cachent des activités criminelles, des opérations d’évasion fiscale ou la fortune d’un client en plein divorce. » Lire la suite sur le site du journal Le Courrier.

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