L’aveu d’une « faute inqualifiable »

Mercredi 3 avril 2013 — Dernier ajout mardi 13 septembre 2016

France mercredi 3 avril 2013

L’aveu d’une « faute inqualifiable »

Catherine Dubouloz et Alexis Favre

Après quatre mois de déni et suite aux résultats des investigations menées en Suisse, Jérôme Cahuzac admet l’existence de comptes cachés. C’est le choc à la tête de l’Etat. Le président de la République juge avec une « grande sévérité » les mensonges de l’ancien ministre du Budget

[…] Selon les informations du Temps, ce spectaculaire retournement de situation est intervenu peu de temps après que les avocats de Jérôme Cahuzac ont eu accès aux résultats des investigations menées à Genève. Saisi d’une demande d’entraide pénale internationale adressée par le parquet de Paris le 12 mars, le Ministère public genevois a mené des perquisitions chez UBS et auprès de la société Reyl et Cie, attestant l’existence du compte. Le procureur Jean-Bernard Schmid confirme : « Les banques ont coopéré, elles ne sont pas incriminées, puisqu’elles n’ont rien fait de pénalement répréhensible. Elles ont simplement répondu à nos demandes et nous avons trouvé ce que nous cherchions. »

Quelles informations les enquêteurs ont-ils trouvées ? Jean-Bernard Schmid n’entre pas dans les détails, il renvoie aux médias français. Selon Le Canard enchaîné de ce mercredi, l’ex-ministre aurait ouvert au début des années 1990 un compte non déclaré auprès d’UBS, à Genève. Ce compte aurait été fermé à la fin de l’année 2000 pour être transféré vers Reyl et Cie, toujours à Genève. En 2010, il aurait été fermé et déplacé vers la succursale de cet établissement à Singapour. Les informations du Canard recoupent en partie les premières révélations de Mediapart et les précisent.

La demande d’enquête ayant été adressée le 12 mars, tout est allé très vite, ajoute Jean-Bernard ­Schmid : « Dans la mesure où la législation suisse en matière d’entraide impose d’informer la personne visée, l’avocat de Monsieur Cahuzac avait accès au dossier. Il a donc été informé de ce que nous avons trouvé, et en a de toute évidence tiré les conséquences. Nous n’avons cependant transmis aucune information à ce jour aux autorités judiciaires françaises, et nous n’avons pas non plus ouvert de procédure pénale en Suisse. » Lire la suite.

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