La nouvelle vie des paradis fiscaux

Mardi 6 septembre 2011

La nouvelle vie des paradis fiscaux

06/09 | 07:00 | Frederic Therin

Si le Liechtenstein a décidé de jouer le jeu de la transparence réclamée après la crise de 2008, la Suisse, elle, se montre un peu plus réticente à toucher à son secret bancaire. Mais la fuite massive des capitaux, redoutée par les deux pays, n’a pas eu lieu.

De prime abord, tout s’est déroulé normalement. Après les amabilités d’usage, ce Parisien de passage à Genève a pu se renseigner sur l’état de ses comptes et les performances de ses investissements. Mais au bout d’une demi-heure d’entretien, le visiteur a senti son banquier se crisper, pour finalement s’entendre demander : « Concernant la fiscalité de vos avoirs, vous en avez parlé à un expert en France ? Vous savez qu’il va falloir régulariser votre situation… » Décidément, le pays du secret bancaire n’est plus ce qu’il était…

Pendant des décennies, les conseillers financiers comme celui-là ont expliqué les mille et une manières de placer des avoirs en Suisse sans se faire repérer par le fisc français. Pour éviter d’éveiller les soupçons, le fraudeur pouvait ainsi payer un petit supplément et demander à ce que ses relevés de compte soient envoyés à sa banque plutôt qu’à son domicile. Aucun papier « compromettant » ne devait par ailleurs franchir la frontière helvétique. Et l’investisseur devait prendre garde de ne jamais utiliser ses cartes de crédit dans l’Union européenne… Ces « combines » appartiennent aujourd’hui au passé.

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Changement de mentalité à Vaduz

Sans doute parce qu’elle s’y est mieux préparée. « Nous avons compris dès 2002 que notre fiscalité allait devenir un jour ou l’autre un problème, reconnaît Michael Lauber, le président de l’Autorité du marché financier du Liechtenstein (FMA).

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Vaduz, qui collabore plus étroitement avec Bruxelles, a pour sa part déjà enregistré un départ massif des fonds investis sur son territoire. Ces derniers atteignaient à peine 116,2 milliards de francs suisses l’an dernier, contre 153,2 milliards en 2007. Le nombre de fondations enregistrées dans la principauté -un des véhicules préférés des fraudeurs -est quant à lui passé de 80.000 à 50.000 en quelques années. Lire la suite sur le site du journal Les Echos.

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