Attentat de Karachi : la France en eaux troubles

Vendredi 19 juin 2009 — Dernier ajout samedi 20 juin 2009

Société 18/06/2009 à 06h51

Attentat de Karachi : la France en eaux troubles

Terrorisme. Des juges rencontrent aujourd’hui les proches des victimes de l’explosion d’un bus en 2002 au Pakistan.

Par GUILLAUME DASQUIE

Extraits de l’article mis en ligne sur le site du journal Libération :

Cherbourg : une petite ville accrochée aux prestigieux arsenaux de la marine française. Cet après-midi, le tribunal de grande instance y accueillera des dizaines de familles d’anciens salariés de la Direction des constructions navales (DCN). Sept ans après l’attentat de Karachi, deux magistrats parisiens du pôle antiterroriste, Marc Trévidic et Yves Jannier, rencontrent les parties civiles pour les informer de leurs investigations dans cette affaire d’Etat. Le 8 mai 2002, un attentat détruisait à Karachi un autobus transportant leur mari ou leur fils, tous des personnels de la DCN. Onze ont été tués.

Présidentielle.Tous collaboraient à la construction de sous-marins Agosta 90 B, vendus en 1994 par la France. Le contrat de 162 pages signé par l’État pakistanais, la DCN et la Sofrantem (structure étatique dédiée aux montages financiers des ventes de la DCN), intéresse les magistrats. A cette époque, réseaux chiraquiens et balladuriens rivalisaient d’ingéniosité pour financer la campagne présidentielle de 1995. Selon des sources judiciaires, l’action terroriste avait pour mobile le non-paiement de commissions occultes à des militaires pakistanais, qui auraient été convenues par des décideurs français en marge de la vente des trois submersibles. D’où la nécessité de reconstituer l’échafaudage financier - hors norme - qui s’étale sur près de dix ans. Outre la Sofrantem, d’autres intervenants ont été associés. Comme la Financière de Brienne, sorte de directeur financier des grands contrats d’armement. D’autres sont implantés dans des pays plus exotiques. Par exemple la société panaméenne Mercor finance, de l’intermédiaire Ziad Takieddine, avec laquelle le vice-président de la DCN, Emmanuel Aris, a signé un contrat de consulting le 30 juin 1994. Pour corser le tout, l’acquisition de ces sous-marins était payée par l’Arabie Saoudite, bailleur de fonds traditionnel du Pakistan.

Lire la suite de l’article sur le site du journal Libération.

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