Tentante Birmanie

Mardi 15 mai 2007 — Dernier ajout vendredi 22 juillet 2011

Tentante Birmanie

Une partie des réseaux et entreprises françafricains ont trouvé en Asie un pays digne de leurs intérêts : la Birmanie, écrasée sous la botte d’une junte militaire bien cruelle et corrompue, regorgeant d’hydrocarbures et de narcodollars.

Car ce pays est de loin le premier producteur d’opium, et les barons de la drogue sont au mieux avec la junte.

La France est le pays occidental le plus « investi » dans ce pays de cocagne.

Total, qui y turbine à plein gaz, est accusée de profiter d’une main d’œuvre « réquisitionnée » par le régime, comme au beau temps de la construction des chemins de fer camerounais ou congolais. Les mercenaires français en Afrique se rodent en « sécurisant » les installations birmanes du groupe pétrolier.

Comme en Afrique, Michel Roussin pilote habilement des missions d’hommes d’affaires.

Mais, comme en Afrique, cette France-là a un problème d’image avec ses meilleurs alliés.

Certains ont cru trouver la parade. Usant de leur influence sur Interpol - dont le siège est à Lyon -, ils ont poussé cette institution à tenir à Rangoon la quatrième conférence internationale sur l’héroïne, du 23 au 26 février. Comme si l’ONU organisait à Kaboul une conférence sur le droit des femmes, susurrent de mauvais esprits.

Ils ont été entendus. Un mouvement de boycott de la conférence s’est dessiné des deux côtés de l’Atlantique.

Même le Quai d’Orsay a dû s’y rallier.

La conférence est sabotée, et l’effet d’image, inversé. (Le Monde du Renseignement, 11/2 ; Libération, 16/2).

Extrait de Billets d’Afrique et d’Ailleurs N°68 - mars 1999 -

Billets d’Afrique et d’Ailleurs est la revue mensuelle éditée par Survie.

Publié avec l’aimable autorisation de l’Association Survie.

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