Fouilles d’un ancien orphelinat à Jersey : la police craint des découvertes macabres

Jeudi 28 février 2008

28/02/2008 13:21

SAINT-MARTIN (AFP) - Fouilles d’un ancien orphelinat à Jersey : la police craint des découvertes macabres

[illustration : Fouilles le 27 février 2008 à Jersey - © 2008 AFP - Leon Neal]

La police de Jersey tentait jeudi de déterminer si la cave murée d’un ancien orphelinat renferme d’autres restes humains, après la découverte d’un crâne d’enfant samedi, dans le cadre d’une vaste enquête sur des maltraitances et abus sexuels remontant aux années 1960.

Les fouilles, menées depuis une semaine sur le site du « Haut-de-la-Garenne », avaient permis mercredi de percer une mystérieuse cave murée, remplie de pierres, d’argile et de gravats. Elle ne figurait pas sur les plans officiels de l’établissement, un ancien pensionnat transformé en foyer pour enfants en difficulté jusqu’en 1986, puis reconverti en auberge de jeunesse depuis 2004.

D’anciens pensionnaires du Haut-de-la-Garenne avaient mentionné l’existence d’une cave secrète où des enfants auraient fait l’objet de maltraitances et d’abus sexuels systématiques. « Ils se souviennent d’une pièce sombre en sous-sol où ils disent avoir subi des violences physiques ou sexuelles » répétées, a expliqué le responsable de la police locale, Graham Power, cité par la presse locale. Une baignoire aurait notamment été découverte, ainsi que des menottes, informations que la police s’est refusée à confirmer officiellement.

En pénétrant mercredi dans cette cave d’environ 4 mètres sur 4, un chien renifleur a eu une « réaction extrêmement forte », a expliqué le chef adjoint de la police, Lenny Harper, lors d’une conférence de presse. C’est ce même chien spécialisé dans la détection de traces de cadavres ou de sang, Eddie, qui avait déjà découvert le crâne d’un enfant samedi dernier, et qui avait eu le même type de réaction.

Les opérations de déblayage de cette pièce se poursuivaient jeudi matin. Mais les enquêteurs s’intéressent déjà à une deuxième pièce souterraine, adjacente à la première, de taille similaire et elle aussi murée, dont l’existence a été découverte en perçant la première cave. Une troisième pièce secrète, murée, a même été évoquée par des ouvriers ayant travaillé sur le site, a révélé jeudi la police de Jersey.

Depuis le début de l’enquête, ouverte en novembre dernier, les enquêteurs estiment avoir déjà recensé quelque 160 victimes présumées, sur plusieurs décennies. Depuis la découverte d’un crâne d’enfant samedi, plus de 70 personnes se sont manifestées.

La population locale et les élus de cette île touristique, dépendance de la Couronne britannique devenue un centre financier international en raison de son statut de "paradis fiscal« , sont sous le choc des révélations qui se multiplient dans la presse britannique. Mercredi, le responsable du gouvernement de l’île, Frank Walker, a promis devant l’assemblée locale que toute la lumière serait faite. »Quiconque maltraite des enfants sur cette île ne pourra rester caché et tout sera fait pour les traduire en justice« , a-t-il promis. »Aucun d’entre nous n’aurait imaginé qu’à Jersey des enfants pourraient être violentés et maltraités de la façon qui est évoquée et je suis persuadé de parler au nom de tous lorsque j’exprime mon sentiment de choc et d’horreur à l’idée que de telles choses se sont apparemment déroulées sur notre île« , a-t-il déclaré. »Aujourd’hui, un nuage noir pèse sur Jersey« , a reconnu le responsable, promettant de prouver au monde que les autorités de l’île étaient »capables de mener l’enquête à bien" et de poursuivre les responsables de ces abus présumés, au nombre d’une quarantaine selon la presse.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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