Un cabinet d’avocats panaméen impliqué dans le scandale financier « Pandora Papers »

Lundi 4 octobre 2021

Un cabinet d’avocats panaméen impliqué dans le scandale financier « Pandora Papers »

4 oct. 2021 Par Agence France-Presse

  • Mediapart.fr

Un prestigieux cabinet d’avocats panaméen est nommé dans le scandale financier « Pandora Papers » comme impliqué dans la création de sociétés offshore pour dissimuler l’argent de plus de 160 politiciens et personnalités publiques dans des paradis fiscaux.

Un prestigieux cabinet d’avocats panaméen est nommé dans le scandale financier « Pandora Papers » comme impliqué dans la création de sociétés offshore pour dissimuler l’argent de plus de 160 politiciens et personnalités publiques dans des paradis fiscaux.

Plusieurs dirigeants, dont le Premier ministre tchèque, le roi de Jordanie ou les présidents du Kenya et d’Equateur, ont dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, notamment à des fins d’évasion fiscale, selon une enquête publiée dimanche par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).

Aleman, Cordero, Galindo & Lee, ou Alcogal, a été impliqué dans la création de ces sociétés offshore pour ces personnalités dont également le président du Monténégro Milo Djukanovic et trois anciens président du Panama.

L’enquête de ICIJ — fruit du travail de plus de 600 journalistes dans 117 pays —, énumère 14.000 sociétés offshore installées au Belize, aux Îles Vierges britanniques et au Panama créées avec l’aide d’Alcogal pour dissimuler de l’argent pour environ 15.000 clients depuis 1996.

Environ deux millions des 11,9 millions de documents obtenus par les journalistes en lien avec les « Pandora Papers » portent sur Alcogal.

Selon ICIJ, Alcolgal a joué « un rôle majeur dans l’évasion des taxes ».

Pour sa part, « Alcogal rejette ces spéculations, inexactitudes et mensonges », a dit le cabinet dans un communiqué. Il assure être prêt à travailler avec les autorités pour enquêter sur toute irrégularité.

Le Panama redoutait déjà de se voir encore épinglé dans l’enquête « Pandora Papers ».

« Les dommages pourraient être insurmontables », estimait le gouvernement panaméen dans une lettre transmise à l’ICIJ par le biais d’un cabinet d’avocats.

La lettre avertissait que « toute publication » qui renforcerait « une fausse perception » du pays comme étant un éventuel paradis fiscal « aura des conséquences dévastatrices pour le Panama et ses habitants ».

La lettre cite plusieurs réformes effectuées ces dernières années par ce pays d’Amérique centrale qui demeure toutefois sur la liste des paradis fiscaux de la France et de l’Union européenne.

Elle souligne que depuis 2016 plus de 395.000 compagnies et fondations ont vu leur enregistrement suspendu, soit la moitié de celles qui existaient alors.

Déjà en 2016, le pays s’était retrouvé au cœur d’un scandale sur les paradis financiers suite à une précédente enquête « Panama Papers » de l’ICIJ.

Le cabinet d’avocats panaméen de Jürgen Mossack et Ramon Fonseca, qui a annoncé en 2018 la cessation de ses activités, avait été au cœur de ce scandale qui avait éclaté le 3 avril 2016.

La fuite de 11,5 millions d’archives digitales du cabinet Mossack Fonseca a permis de mettre en lumière les pratiques financières et fiscales de tout un éventail de clients, du simple entrepreneur au chef d’Etat en passant par des banques ou des sportifs.

La publication des « Panama Papers » avait provoqué une onde de choc mondiale, entraînant notamment la démission du Premier ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson puis du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif.

Elle a suscité au moins 150 enquêtes dans 79 pays sur de possibles situations d’évasion fiscale ou de blanchiment d’argent, d’après le Centre américain d’intégrité publique.

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