Trafigura aspirée dans un incident diplomatique

Jeudi 4 mai 2017

Trafigura aspirée dans un incident diplomatique

En toute discrétion, l’Uruguay a revendu du brut équatorien au négociant genevois. Alors qu’officiellement le gouvernement de Correa a toujours pesté contre les intermédiaires « corrompus et corrupteurs », l’affaire reflète la dépendance du continent envers les multinationales

Adrià Budry Carbó Publié mercredi 3 mai 2017 à 12:07, modifié mercredi 3 mai 2017 à 17:32.

Les affaires de Trafigura avec le gouvernement uruguayen virent à l’incident diplomatique. Le géant genevois du négoce s’est engagé à raffiner le brut livré par la compagnie pétrolière nationale Ancap. Mais le brut provenait en réalité d’Equateur, un pays membre de l’alliance bolivarienne pour les peuples d’Amériques (Alba) qui – depuis l’arrivée en 2007 de Rafael Correa à sa présidence – n’a cessé de pester contre les sociétés intermédiaires. Face à ce scandale politico-diplomatique, l’affaire a été portée fin avril devant la Cour contre le crime organisé de Montevideo, la capitale uruguayenne.

[…] Trafigura a toujours fait figure d’épouvantail pour le dirigeant équatorien qui l’a qualifiée « d’entreprise mafieuse » en 2007. Juridiquement néerlandais, mais ayant établi sa principale base opérationnelle à Genève et sa division de négoce pétrolier à Singapour, le groupe est, selon lui, l’archétype de la multinationale apatride. Très présente en Amérique latine – elle y compte près de la moitié de ses employés et un tiers de ses bureaux –, elle était déjà connue en Equateur pour avoir, en 2007, stocké du gaz dans des conditions irrégulières, avec l’accord de Petroecuador. Lire la suite.

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