Syrie : Trois ex-dirigeants de Lafarge en garde à vue

Mercredi 6 décembre 2017

Syrie : Trois ex-dirigeants de Lafarge en garde à vue

6 déc. 2017 Par Agence Reuters

  • Mediapart.fr

Trois anciens dirigeants de Lafarge, dont l’ancien PDG Bruno Lafont et l’ex-directeur général de LafargeHolcim Eric Olsen, ont été placés mercredi en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur la cimenterie de Jalabiya, en Syrie, a-t-on appris de source judiciaire.

PARIS (Reuters) - Trois anciens dirigeants de Lafarge, dont l’ancien PDG Bruno Lafont et l’ex-directeur général de LafargeHolcim Eric Olsen, ont été placés mercredi en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur la cimenterie de Jalabiya, en Syrie, a-t-on appris de source judiciaire.

Le troisième homme est l’ancien directeur général adjoint opérations de Lafarge, Christian Herrault.

Tous trois sont entendus par les enquêteurs de la douane judiciaire, précise-t-on de même source.

Un porte-parole de LafargeHolcim a déclaré à Reuters que le groupe coopérait pleinement avec la justice française mais qu’il ne faisait pas de commentaire sur une enquête en cours.

« Sur la base des informations disponibles aujourd’hui, il n’existe pas d’indication selon laquelle les allégations portées sont susceptibles d’avoir un impact financier négatif » pour le groupe, a-t-il ajouté.

Deux anciens cadres de Lafarge et un responsable de la sécurité du groupe ont déjà été mis en examen vendredi dernier dans ce dossier.

L’enquête porte sur les conditions dans lesquelles le groupe français, absorbé en 2015 par le Suisse Holcim pour former le géant du ciment LafargeHolcim, a maintenu en 2013-2014 ses activités en Syrie dans une zone de conflit, tenue notamment par l’organisation de l’Etat islamique (Daech).

Une enquête interne a confirmé que de l’argent avait été versé à des groupes armés. La filiale syrienne de Lafarge LCS est également soupçonnée d’avoir utilisé du pétrole provenant de territoires contrôlés par Daech.

Les anciens directeurs de LCS Bruno Pescheux. et Frédéric Jolibois, ont été mis en examen pour financement du terrorisme, mise en danger d’autrui et violation de la réglementation relative aux relations financières avec l’étranger.

Jean-Claude Veillard, responsable de la sécurité du groupe, et toujours salarié de LafargeHolcim, a été mis en examen pour financement du terrorisme et mise en danger d’autrui.

Tous trois ont été placés sous contrôle judiciaire.

LafargeHolcim a déclaré en septembre condamner « avec la plus grande fermeté les erreurs inacceptables commises en Syrie ».

Des organisations non gouvernementales, parties civiles dans ce dossier, souhaitent également faire la lumière sur ce que savait le gouvernement français de l’époque sur les activités de Lafarge en Syrie.

La cimenterie de Jalabiya a été mise en service en mai 2010, juste avant que la situation en Syrie ne se détériore et place l’usine et son personnel dans une situation difficile en matière de sécurité. Le site a été évacué en septembre 2014.

Selon des sources au fait de ce dossier, elle sert maintenant de base aux forces spéciales américaines en Syrie.

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