Syrie : Lafarge aurait versé plus de 500 000 dollars au groupe Etat islamique

Mercredi 22 novembre 2017

Syrie : Lafarge aurait versé plus de 500 000 dollars au groupe Etat islamique

Économie Entreprises

Par LEXPRESS.fr , publié le 22/11/2017 à 15:38 , mis à jour à 20:13

Le cimentier est accusé d’avoir versé de l’argent à Daech pour maintenir son activité en Syrie. Selon Le Canard Enchaîné, la somme atteint un demi-million de dollars.

Le chiffre est vertigineux. Selon Le Canard Enchaîné, la filiale syrienne du groupe Lafarge a versé 509 694 dollars au groupe Etat islamique afin de maintenir ses activités en Syrie entre juillet 2012 et septembre 2014. Au total, le cimentier français aurait versé 5,56 millions de dollars "au titre des ’dons’ à de nombreuses factions armées locales en Syrie, précise l’hebdomadaire satirique.

Ces chiffres proviennent d’un rapport rédigé en avril 2017, à la demande du groupe, par le cabinet de conseil Baker McKenzie et la société d’audit PwC. Le comportement du groupe français interroge en effet la justice. Le 9 juin, le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour financement d’entreprise terroriste et mise en danger de la vie d’autrui.

Information judiciaire ouverte

Les enquêteurs cherchent aussi à savoir si des responsables de l’entreprise en France, qui a fusionné en 2015 avec le Suisse Holcim, ont eu connaissance de tels accords et du danger qu’ils ont pu faire courir aux employés syriens sur place.

Selon Le Canard Enchaîné, le rapport de Baker McKenzie démontre qu’une grande partie de la direction connaissait l’existence de relations financières entre Lafarge et Daech. Et pour cause : le comité de direction du groupe aurait évoqué le sujet dans ces procès-verbaux.

Perquisition au siège parisien de Lafarge

En témoigne un mail envoyé le 14 septembre par le directeur sûreté du cimentier, Jean-Claude Veillard. Dans ce message, il évoque les interrogations de la directrice juridique du groupe sur l’affaire : « Je lui ai quand même fait remarquer qu’elle faisait partie du comité de sûreté et que je parl[ais] de ces sujets depuis presque trois ans maintenant », écrit-il.

Dans son rapport dévoilé par l’AFP, le Service national de douane judiciaire juge également que LCS a « effectué des paiements aux groupes djihadistes » pour que la cimenterie continue à fonctionner. Le siège parisien du cimentier Lafarge a par ailleurs fait l’objet d’une perquisition les 14 et 15 novembre dernier.

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